Editorial: Session d’automne: la Suisse en mode crises à répétition

Publié

ÉditorialSession d’automne: la Suisse en mode crises à répétition

Covid 19, guerre en Ukraine, pouvoir d’achat, climat, pénurie d’énergie, coûts de l’électricité, primes maladie… Mais quand sortirons-nous de ces crises en cascade?

Eric Felley
par
Eric Felley
Pour cette session de septembre, la place du Palais fédéral a déjà des couleurs de saison.

Pour cette session de septembre, la place du Palais fédéral a déjà des couleurs de saison.

lematin.ch

La session parlementaire de cet automne 2022 sera celle de la convergence des crises successives que la Suisse traverse depuis deux ans. Son programme est largement occupé par les problèmes de l’heure, du Covid-19 à l’approvisionnement en électricité. Même si la menace est bien moins grande que l’année dernière, la pandémie est toujours présente avec la question de la réduction plus ou moins rapide des milliards de la dette Covid. Par ailleurs, certains aspects de la loi Covid, dont la base légale pour le certificat, seront prolongés jusqu’en 2024.

Une crise chasse l’autre

À Berne, la gestion de crise est un sujet en soi. Un postulat demande que le Conseil fédéral procède «à un bilan critique global de son organisation de crise» pendant la période du Covid. Mais le Conseil fédéral n’en veut pas. Il a autre chose à faire. Depuis le printemps, une crise en a chassé une autre. À peine l’obligation du masque était-elle tombée le 17 février, que la guerre en Ukraine éclatait une semaine plus tard. Cela a provoqué une crise de panique militaire interne, qui s’est soldée par la décision de dépenser 7 milliards de plus pour l’armée d’ici 2030!

Le couvercle sur la casserole

La guerre en Ukraine a provoqué des crises en cascades. L’augmentation du prix du gaz et des huiles minérales a provoqué un début d’inflation. Puis d’autres facteurs ont fait flamber le marché de l’électricité, dont les prix du marché libre menacent la survie de certaines entreprises. Pour éviter un black-out, le Conseil fédéral a dû mettre en place un mécanisme à 10 milliards de francs pour venir en aide aux sociétés électriques d’importance systémique. Le comble, c’est de vivre une crise par anticipation sur de probables pénuries de courant au milieu de l’hiver. Le Conseil fédéral en vient à nous rappeler qu’il faudra mettre un couvercle sur nos casseroles.

Canicule et sécheresse

Enfin, il y a la crise de toutes les crises, la supercrise qui chapeaute toutes les autres, celle du climat. Un été caniculaire et une sécheresse implacable sont de nouveaux arguments pour accélérer la transition énergétique. Mais il faudrait encore deux ou trois années comme celles-ci pour convaincre les plus sceptiques. Toutes ces crises se mélangent finalement dans la même sinistrose, dans la même gravité. Et ne parlons pas des primes maladie qui vont venir assombrir le budget des ménages... C’est à se demander si le Parlement retrouvera un jour une atmosphère plus sereine, plus légère, plus propice à faire de la politique prospective de manière positive.

Ton opinion

79 commentaires