Suisse – Berne cherche à obtenir le Paxlovid, la pilule miracle contre le Covid-19

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SuisseBerne cherche à obtenir le Paxlovid, la pilule miracle contre le Covid-19

L’OFSP est en discussion avec Pfizer pour une éventuelle utilisation de ce médicament qui réduirait de 90% les risques d’hospitalisation et de décès.

Pour être efficace, le Paxlovid doit être pris très vite, quelques jours après le début des symptômes.

Pour être efficace, le Paxlovid doit être pris très vite, quelques jours après le début des symptômes.

AFP

Est-ce la bonne nouvelle de 2022? Cela se pourrait bien. En effet, Pfizer a mis au point un traitement antiviral très prometteur qui sera commercialisé sous le nom de Paxlovid. Et les experts, comme les politiciens, placent de grands espoirs dans cette pilule qui vient d’être autorisée aux USA et en Israël.

En Europe, l’agence européenne des médicaments la recommande pour les patients à risque. Et en Suisse, on négocie aussi pour l’obtenir. «L’OFSP est en discussion avec Pfizer concernant une éventuelle utilisation du Paxlovid dans la lutte contre la pandémie en Suisse», a ainsi confirmé la porte-parole Katrin Holenstein, interrogée par 20 Minuten. Elle n’a toutefois pas souhaité en dire davantage sur l’avancement des pourparlers.

Il faut dire que le Paxlovid donne des raisons d’espérer. Selon les données du fabricant, le Paxlovid réduirait de près de 90% les hospitalisations liées au Covid et les décès chez les personnes à risque lorsqu’il est pris dans les premiers jours après l’apparition des symptômes. Dans son étude, menée sur 2200 participants non-vaccinés, et présentant un haut risque de développer un cas grave, aucun décès n’a été enregistré.

Infectiologues et politiciens enthousiastes

Du coup, la nouvelle pilule miracle agite les politiciens. «Nous devrions acheter le Paxlovid», estime ainsi la conseillère nationale verte Katharina Prelicz-Huber. Qui recommande toutefois un examen minutieux avant son autorisation. Sa collègue UDC, Verena Herzog, abonde et demande en plus une action rapide: «De tels médicaments devraient être autorisés le plus rapidement possible chez nous et utilisés par les médecins».

Pour le conseiller national PLR Marcel Dobler, la nouvelle substance est même impérative. «Elle permet de raccourcir la convalescence et d’éviter les évolutions graves. C’est très important pour décharger les hôpitaux», estime-t-il.

Du côté des infectiologues aussi, on mise beaucoup sur le Paxlovid. Manuel Battegay de l’hôpital universitaire de Bâle estime qu’il s’agit d’un «espoir thérapeutique justifié». Son collègue, Andreas Widmer, parle même d’un médicament qui «change la donne». «Le Paxlovid représente une percée dans les thérapies médicamenteuses sur le Covid-19», affirme-t-il.

La vaccination toujours de mise

Toutefois, s’il est très prometteur, le Paxlovid ne remplacera pas la vaccination à court et moyen terme, explique Andreas Widmer. «Dès que le médicament sera disponible, il sera d’abord administré aux seniors et aux patients à risque». En outre, les besoins risquent d’être énormes, selon lui. Car pour être efficace, le Paxlovid doit être administré dès le diagnostic. «Dans le cadre d’une utilisation massive, il devrait donc être prescrit à presque tous les patients à risque testés positifs».

L’infectiologue s’attend à ce que les premières livraisons arrivent en Suisse au plus tôt à Pâques. Mais le Paxlovid doit d’abord être autorisé par l’Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic. Et celui-ci a affirmé qu’ «aucune demande en ce sens n’a été encore été déposée à ce jour».

(cht)

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