Un incident d’avion coupe du monde la plus vaste commune de France

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GuyaneUn incident d’avion coupe du monde la plus vaste commune de France

Accessible seulement par les airs ou l’eau, Maripasoula, en Guyane française, est désormais isolée. Un avion n’a pas bien atterri sur la piste provisoire, détrempée. Et la saison des pluies n’arrangera rien…

Pour rejoindre Maripasoula, la pirogue s’impose désormais.

Pour rejoindre Maripasoula, la pirogue s’impose désormais.

AFP

La commune de Maripasoula, en Guyane, plus vaste de France avec ses 18’360 km², se retrouve isolée du monde après qu’Air Guyane a décidé de suspendre les liaisons aériennes, à la suite d’un incident à l’atterrissage, début novembre. Car en temps normal, Maripasoula n’est accessible que par avion ou en pirogue, sur le fleuve Maroni. Un avion de cette compagnie, un LET 410, a effectué une sortie de piste, sans gravité, le 4 novembre, en se posant sur la piste provisoire en latérite du petit aérodrome. L’appareil a eu dû mal à freiner sur le sol, rendu glissant par la pluie.

Air Guyane a décidé en conséquence de ne plus desservir la ville sine die. «La piste provisoire n’est pas encore éprouvée», a justifié Christian Marchand, directeur de la compagnie, qui transporte chaque année 37’000 voyageurs sur la ligne Cayenne-Maripasoula. La piste historique du petit aérodrome, recouverte d’un revêtement dur, est en travaux depuis quelques semaines, et pour une période de six mois. Mais, avec la saison des pluies qui s’annonce, Christian Marchand craint que ce délai ne soit dépassé.

«Cette situation tue l’économie locale, les chantiers sont à l’arrêt.»

Lama Topo, premier adjoint au maire de Maripasoula

«L’avion, c’est notre route. Sans avion, tout est bloqué», a témoigné Lama Topo, premier adjoint au maire de Maripasoula. Selon lui, cette situation «tue l’économie locale, les chantiers sont à l’arrêt: le futur lycée, la future route entre Maripasoula et Papaïchton», commune voisine à 35 kilomètres de piste, mais dépourvue d’aérodrome.

La seule alternative à ce stade est d’atterrir à Grand-Santi, en aval du Maroni, puis de continuer en pirogue. Une navigation fluviale qui peut prendre «jusqu’à cinq heures», selon un professionnel du transport.

«Assignés à résidence»

Une cinquantaine d’enseignants n’ont pas pu regagner Maripasoula pour la reprise des cours, lundi, après les vacances, selon le rectorat. Tous les établissements scolaires de Maripasoula et de Papaïchton, sauf un, sont néanmoins ouverts. «Les habitants sont assignés à résidence», a estimé Jonathan Abienso, porte-parole du collectif des habitants de Maripasoula, soulignant qu’il leur était impossible de se rendre à Cayenne pour réaliser des démarches ou consulter un spécialiste, par exemple.

La ville a connu, en octobre, plusieurs semaines de blocage, des habitants réclamant, entre autres, davantage de rotations aériennes. Une doléance acceptée par Air Guyane, mais qui ne sera mise en place qu’à la reprise des vols.

(AFP)

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