Hockey sur glace – Le tournoi masculin a-t-il vraiment de la saveur?

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Hockey sur glaceLe tournoi masculin a-t-il vraiment de la saveur?

Sans les stars de la NHL, que peut bien valoir le tournoi olympique des hommes? Deux de nos envoyés spéciaux à Pékin en débattent. Premier match mercredi à 9h40 entre les Suisses et les Russes. 

Cyrill Pasche Pékin
Emmanuel Favre Pékin
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Cyrill Pasche Pékin
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Emmanuel Favre Pékin
Sans les stars de la NHL, que vaudra le tournoi masculin de hockey sur glace?

Sans les stars de la NHL, que vaudra le tournoi masculin de hockey sur glace?

AFP

Oui: Cyrill Pasche

Le hockey olympique doit être celui des découvertes et des révélations 

Les stars de NHL ne sont pas à Pékin? Eh bien tant mieux. Le hockey olympique n’appartient pas aux multi-millionnaires qui sont déjà sous le feu des projecteurs à longueur d’année. 

Les plus belles histoires olympiques sont écrites par ces «inconnus» (ou méconnus) qui, tous les quatre ans, ont eux-aussi droit à leur moment de gloire. C’est la même chose en hockey sur glace: le tournoi olympique doit être celui des découvertes, des révélations, des seconds couteaux, et non pas un All-Star Game de plus à l’agenda des superstars de la NHL. 

(Attention: Les joueurs présents à Pékin ne sont pas des bras cassés et presquent tous gagnent très, très bien leur vie. Et ils savent pour la plupart aussi jouer au hockey à un très haut niveau.) 

Faut-il vraiment que les meilleurs joueurs de la planète s’affrontent sur une patinoire olympique pour que la compétition soit digne d’intérêt? Absolument pas.

Quelques exemples, en vrac (tous garantis sans participation des stars de la NHL): 

Un des matches les plus excitants de l’histoire des JO? La finale de 2018 (sans la NHL) entre les Russes et une sélection allemande héroïque. 

Ou ce penalty, marqué à une main, oeuvre d’un inconnu en avance sur son temps, le Suédois Peter Forsberg, en finale contre le Canada à Lillehammer en 1994. Un geste fou immortalisé sur un timbre en Suède.

Et que dire du «Miracle on Ice», l’improbable victoire des universitaires américains contre la toute puissante Union soviétique en 1980 à Lake Placid. Une épopée culte revisitée par Hollywood.

Les Jeux olympiques se portent très bien sans les stars de la NHL. 

Non: Emmanuel Favre

C’est comme si Meiners avait pris la place de Feuz

C’est comme si, au lieu de s’égosiller devant le sacre de Beat Feuz lors de la descente messieurs, John Nicolet avait dû assister à la victoire de Maarten Meiners au bas de la piste de Yanqing.

Le cas échéant, le commentateur de la RTS n’aurait assurément eu aucune raison de perdre la voix.

Maarten Meiners est un Néerlandais qui a grappillé cinq points FIS depuis le début de la saison et qui pointe à la 140e place de la hiérarchie mondiale.

Transposons ce cas de figure à la réalité du tournoi olympique de hockey masculin, qui aurait dû accueillir 139 joueurs de NHL, la ligue nord-américaine qui réunit les meilleurs professionnels de la planète. Des étoiles capables de rendre une rondelle intelligente et d’illuminer leur sport, pardon leur art.

Mais voilà, la NHL a finalement décidé de ne pas entreprendre le voyage en Chine.

A chaque match, si on aime davantage le hockey qu’un maillot, on se dira que les Meiners du puck sont quand même moins géniaux que les Feuz du palet.

Et que, du jeu de ce niveau, on a l’occasion d’en goûter 70 fois par année.

En Suisse.

En National League.

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