Mondial de hockeyDébat: quel gardien pour la Suisse contre l’Allemagne?
Patrick Fischer doit-il titulariser Leonardo Genoni ou Robert Mayer jeudi en quarts de finale. Deux journalistes de la rubrique hockey du «matin.ch» en débattent.
- par
- Cyrill Pasche ,
- Ruben Steiger
Cyrill Pasche
Les joueurs ont confiance en Genoni
Le sélectionneur Patrick Fischer a toujours misé sur Leonardo Genoni pour garder les filets dans un match à élimination directe à un Championnat du monde et ce n’est pas jeudi, contre cette Allemagne qui fait remonter tant de mauvais souvenirs, que cela doit changer. Ce n’est pas le moment d’expérimenter et de jouer avec le feu. Surtout pas maintenant, au stade des quarts de finale.
D’ailleurs, la dernière fois que Patrick Fischer a voulu mettre un autre gardien que Genoni devant le but de la sélection helvétique lors d’un match à enjeu, la plaisanterie a duré 24 minutes. C’était aux JO de Pékin en 2022, en quarts contre la Finlande (défaite 1-5, Reto Berra remplacé après trois buts encaissés).
Genoni est l’homme de confiance de Patrick Fischer depuis 2016. Et il est surtout le gardien de confiance des joueurs de l’équipe nationale. Cet aspect-là est le plus important: contre l’Allemagne, un adversaire que la Suisse doit dominer dans le jeu, la sélection de Patrick Fischer a besoin de ses repères habituels (surtout pour les défenseurs). Elle doit pouvoir s’appuyer sur son vécu et être sûre de sa relation technique et tactique avec son gardien. Genoni, que les internationaux connaissent par cœur, en est le rouage essentiel.
Robert Mayer est un gardien atypique qui a le profil idéal pour «jouer un coup», comme il l’a fait avec Genève-Servette sur la route du titre national. Son tour viendra éventuellement plus tard dans la compétition, lorsque le temps sera venu de tenter, peut-être, quelque chose d’extraordinaire.
Ruben Steiger
Profiter de la forme de Robert Mayer
Leonardo Genoni est le gardien de confiance de Patrick Fischer depuis sa nomination à la bande de l’équipe de Suisse en 2016. Il a toujours choisi le Zurichois pour les rencontres importantes. Une décision qui a porté ses fruits en 2018 lors de l’épopée jusqu’en finale, mais c’est tout. Bien qu’il n’ait rien à se reprocher, «Leo» incarne aussi les grandes désillusions de l’ère Fischer.
Et si ce championnat du monde devenait celui du changement et de l’audace? On pourrait le penser lorsqu’on voit que le sélectionneur helvétique a placé Enzo Corvi à l’aile contre la Tchéquie et qu’il va probablement le refaire contre l’Allemagne jeudi. Titulariser Robert Mayer, malgré son manque d’expérience du niveau international, représenterait un autre choix osé mais potentiellement décisif.
Contre une équipe d’Allemagne réputée pour sa dimension physique et qui risque bien d’en profiter en essayant de jouer des longs pucks derrière les défenseurs suisses, le jeu à la canne de Robert Mayer fera des merveilles. Il n’hésitera pas à sortir de sa cage afin d’aller récupérer des pucks derrière le but et effectuer la première relance.
Enfin, si Patrick Fischer a sélectionné le dernier rempart de Genève-Servette, c’est parce que ce dernier a mené son équipe vers le titre. Ce dernier évolue toujours sur son petit nuage. Afin de passer des étapes, il faut être capable de prendre des décisions fortes et profiter de la forme étincelante de Robert Mayer au lieu de l’expérience de Leonardo Genoni en serait une.
Et vous, quel gardien choisiriez-vous?