ThaïlandeThaksin Shinawatra transféré dans un hôpital de la police
L’ancien Premier ministre arrêté à son retour d’exil a été transféré dans la nuit de mardi à mercredi dans un hôpital de la police en raison de problèmes de santé.
L’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, écroué mardi à son retour en Thaïlande après quinze ans passés à l’étranger pour échapper à des condamnations, a été transféré dans un hôpital de la police, a indiqué mercredi l’administration pénitentiaire.
«Il souffre de plusieurs maladies, notamment du cœur, qui ont besoin d’être traitées et l’hôpital de la prison ne dispose pas du matériel adéquat», a déclaré Sitthi Sutivong, porte-parole du service correctionnel. «Le médecin a dit que pour éviter le risque de mettre sa vie en danger, il fallait l’envoyer à l’hôpital de la police», dans le centre de Bangkok, a-t-il poursuivi, cité dans un communiqué.
Le milliardaire, âgé de 74 ans, a été transféré dans la nuit de mardi à mercredi, un peu après minuit, après que des responsables médicaux ont signalé ses problèmes d’insomnie, d’hypertension artérielle et de manque d’oxygène dans le sang, selon la même source.
Thaksin Shinawatra est rentré mardi en jet privé à Bangkok après quinze ans passés en exil pour échapper à plusieurs condamnations de corruption, qu’il juge motivées politiquement. Le magnat des télécoms a justifié son retour, maintes fois annoncé mais jamais concrétisé jusque-là, par son envie de se rapprocher de ses petits-enfants.
Espoir d’une réduction de peine
Figure aussi clivante que populaire de la vie politique thaïlandaise, il doit purger huit années en prison pour des affaires qui datent de sa période au pouvoir, de son élection en 2001 au coup d’État de 2006.
Depuis l’étranger, il a conservé de l’influence dans le royaume, par le biais de son parti, Pheu Thai, dont est issu le nouveau Premier ministre, Srettha Thavisin, désigné mardi par le Parlement. Le retour au pouvoir de Pheu Thai, au prix d’une alliance controversée avec l’armée, pourrait lui permettre un aménagement ou une réduction de peine.
L’accord du gouvernement exclut la formation réformiste Move Forward, vainqueur des élections législatives du 14 mai, dont la position vis-à-vis de la monarchie est jugée trop radicale par l’establishment conservateur qui domine les institutions.