FranceLa greffière se trompait exprès pour libérer des trafiquants
Six personnes, dont une travaillant à la prison de Meaux (F), sont suspectées d’avoir manipulé des fiches ou soustrait des demandes pour permettre la libération de trafiquants de drogue.

Au cours de l’année 2021, à la prison de Meaux, la greffière est soupçonnée d’avoir modifié des fiches pénales et de ne pas avoir transmis des demandes, ce qui a eu pour conséquence de faire tomber les mandats de dépôt d’au moins deux détenus.
AFPUn réseau de corruption impliquant une greffière de la prison de Meaux – à l’est de Paris –, soupçonnée d’avoir délibérément commis des erreurs ayant permis de libérer des détenus impliqués dans un trafic de drogue, a été démantelé.
Au total, six personnes, dont deux travaillaient au centre pénitentiaire de Meaux, ont été mises en examen pour corruption active et passive par et sur personne chargée d’une mission de service public, escroquerie en bande organisée au jugement, détournement de la finalité de fichiers ou association de malfaiteurs en vue de délits punis de dix ans d’emprisonnement, a confirmé le Parquet de Paris.
Après leur mise en examen, ces trois hommes et trois femmes ont été présentés à un juge, qui a examiné leurs dossiers à huis clos pour préserver le secret de l’enquête et la poursuite des investigations notamment. Tous ont été placés en détention provisoire, a confirmé le Parquet.
«Trois gros profils» du trafic de drogue
Selon deux sources proches du dossier, au cours de l’année 2021, à la prison de Meaux, cette greffière de l’administration pénitentiaire, âgée d’une trentaine d’années, est soupçonnée d’avoir modifié des fiches pénales et de ne pas avoir transmis des demandes, ce qui a eu pour conséquence de faire tomber les mandats de dépôt d’au moins deux détenus. Sont également mises en cause une autre femme travaillant au centre pénitentiaire et la sœur de celle-ci.
Les bénéficiaires ou potentiels bénéficiaires, mis en examen mercredi, sont trois «gros profils» du trafic de drogue, d’après une source proche du dossier. Un d’entre eux était en détention pour «direction de groupement ayant pour objet le trafic illicite de stupéfiants», un crime faisant encourir la perpétuité.
Un autre était en détention pour «extorsion avec arme», «association de malfaiteurs», «séquestration» et «détention d’armes de guerre».