Hockey sur glaceSon atout, c’est aujourd’hui que FR Gottéron doit en faire usage
En repartant cette saison avec un groupe quasi identique, les Fribourgeois doivent faire de l’avance pendant que les autres en sont encore à ajuster leur système.
- par
- Julien Boegli Fribourg
Question: qu’est-ce qui différencie le FR Gottéron version 2020/21 de celui qui a pris les commandes de la National League après deux journées ? Très peu de choses, en réalité. Raphaël Diaz a remplacé Marc Abplanalp dans l’alignement défensif. «Alpi», tout jeune retraité du hockey professionnel, a d’ailleurs été honoré au terme du match vendredi soir pour services rendus à la patrie fribourgeoise durant 16 années et chaleureusement applaudi par l’assistance.
Quoi d’autres ? Le retour du public, évidemment, qui a exulté lorsque Julien Sprunger a inscrit le 2-1 dans les ultimes instants. Pour le reste, rien n’a changé. Les noms demeurent les mêmes sur la feuille de match (l’autre renfort Mauro Dufner étant actuellement blessé), Killian Mottet arbore le casque de topscorer, Sprunger endosse sa cape de héros lorsque la situation s’envenime et Reto Berra joue les murs de soutènement quand sa défense laisse apparaître des signes de vulnérabilité.
Si cette stabilité s’avère effectivement être un atout, alors c’est maintenant que FR Gottéron doit le démontrer, quand d’autres se trouvent encore en période d’adaptation. Et si possible davantage qu’un gros quart d’heure.
Face à Rapperswil, les hommes de Christian Dubé s’en sont servis pour empocher trois points supplémentaires. Mais cela a été fait dans la douleur, avec grande peine. La raison ? Ils ont relâché leur emprise avant la première pause, pensant peut-être à tort qu’un avantage d’une longueur et une domination jusque-là quasi sans partage suffiraient à s’en sortir sans dommage.
La défense juvénile de «Rappi»
Cette stabilité et cette expérience, «Rappi» ne les possèdent actuellement pas. Le demi-finaliste surprise des derniers play-off a toutefois tenté de compenser ces déficiences par un acharnement de tous les instants. Mais c’est bien la candeur qui compose son arrière-garde qui l’a mis dans le pétrin vendredi, symbolisée par cette bien naïve perte de puck d’Inaki Baragano sur l’ouverture du score de la 8e minute.
Produit du mouvement junior lausannois, le Vaudois de 20 ans se retrouve propulsé dans le premier duo défensif st-gallois aux côtés du Suédois Emil Djuse (débarqué du Spartak Moscou). Et sa deuxième soirée dans le hockey des grands a tourné au cauchemar. Du moins pendant le premier tiers. En se faisant subtiliser la rondelle comme un apprenti – qu’il est, au demeurant – par l’habile Mauro Jörg, le néophyte a directement contribué à offrir sur un plateau le 1-0 qu’on pensait longtemps décisif à Nathan Marchon.
Sa maladresse de la 11e minute a ensuite bien failli déboucher sur le 2-0. En blessant involontairement son coéquipier Djuse au visage, il a ouvert une brèche à Julien Sprunger et Ryan Gunderson, les deux hommes manquant finalement leur duel devant Noël Bader.
Stefan Hedlung, nouveau venu à la tête de Rapperswil, présente une défense extrêmement jeune, avec trois joueurs de 20 ans dans son top 6. En plus de Baragano, on retrouve également Nathan Vouardoux, le Valaisan qui a aussi fait ses classes au sein de la relève du LHC débute à ce niveau de jeu, et David Aebischer. Le Fribourgeois étant le plus capé du trio avec 34 matches de National League inscrits à son CV.
À lire aussi: À jouer avec le feu, FR Gottéron a manqué d’être puni