A la frontière de l’UkraineUne région russe déclare l’état d’urgence face à l’afflux de réfugiés
Une région russe frontalière de l’Ukraine a déclaré l’état d’urgence samedi face à l’afflux de réfugiés des régions séparatistes de l’est de l’Ukraine, qui ont ordonné l’évacuation des civils.
«Compte tenu de l’augmentation de personnes qui arrivent, il nous semble approprié d’introduire l’état d’urgence», a déclaré le gouverneur de la région de Rostov, Vassili Goloubev, cité par les agences de presse russes. Les dirigeants des «Républiques populaires» autoproclamées de Donetsk et de Lougansk dans l’est de l’Ukraine ont annoncé vendredi l’évacuation des civils (femmes, enfants, personnes âgées) vers la Russie voisine, accusant Kiev de préparer une invasion après une flambée des heurts. Selon eux, l’armée ukrainienne prépare une offensive pour envahir leurs deux régions.
Milliers d'évacuations
Le conflit entre Kiev et les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine a fait plus de 14'000 morts depuis 2014. Selon le ministère russe des Situations d’urgence, près de 400 personnes et 150 véhicules étaient impliqués dans l’accueil des personnes arrivant depuis les territoires séparatistes. Les autorités de Donetsk ont indiqué samedi matin qu’un peu plus de 6600 personnes avaient été évacuées.
La région de Lougansk a pour sa part indiqué que 25'000 personnes étaient parties volontairement et que 10'000 personnes supplémentaires étaient sur le départ. Les autorités russes ont annoncé que les réfugiés allaient être nourris et logés, qu’une assistance psychologique et médicale leur serait fournie, ainsi que des tests et des vaccins contre le coronavirus. Pour sa part, le président russe a ordonné le versement de 10'000 roubles (environ 120 francs) à chaque personne évacuée de ces zones.
Tensions frontalières
L’Ukraine a elle de nouveau répété n’avoir aucune intention d’attaquer ses adversaires. Le président américain Joe Biden s’est pour la première fois dit «convaincu» vendredi que le président russe Vladimir Poutine avait pris «la décision» d’envahir l’Ukraine et que la multiplication des heurts visait à créer une «fausse justification» pour lancer l’offensive dans «la semaine» ou même «les jours» qui viennent.