Climat et mobilitéLe référendum contre les autoroutes à six voies est lancé
Depuis ce mardi, les référendaires ont trois bons mois pour trouver 50 000 signatures contre les 5,3 milliards de francs prévus par Berne.
- par
- Eric Felley
Ce 10 octobre, l’arrêté fédéral sur les crédits pour les nouvelles autoroutes, a été publié dans la Feuille fédérale. Cela marque le début de la récolte de signatures de 100 jours pour le référendum lancé par l’association actif-trafiC, l’Association transports et environnement (ATE) et soutenu par les Vert.e.s, le Parti socialiste et d’autres associations en faveur de l’environnement.
En septembre, les Chambres fédérales ont décidé d’un plafond de dépenses de quelque 5,3 milliards de francs pour élargir certains tronçons d’autoroute, notamment en Suisse romande avec le projet à six voies entre Le Vengeron et Nyon sur l’A1, qui coûterait 900 millions de francs. En Suisse alémanique, les travaux concernent par exemple l’élargissement de l’A1 à huit voies entre Berne-Wankdorf et Schönbühl et à six voies entre Schönbühl et Kirchberg. On peut citer aussi la construction d’un troisième tube au tunnel de Rosenberg de l’A1 près de Saint-Gall et d’un deuxième tube au tunnel de Fäsenstaub de l’A4 à Schaffhouse.
Des autoroutes vers «l’enfer climatique»
Pour les référendaires, ces projets sont néfastes: «Alors que nous sommes en pleine crise climatique, écrit actif-trafiC dans un communiqué, et que l’adoption de la loi climat ne date que de quelques mois, ce ne sont pas moins de 5,3 milliards, qui devraient être gaspillés en pure perte dans l’extension de nouvelles autoroutes: une fuite en avant aberrante vers l’enfer climatique, qu’il faut absolument stopper».
L’association note que les aménagements autoroutiers prévus se trouvent à proximité ou dans des villes comme Berne, Genève, Nyon, Bâle, St-Gall ou Schaffhouse: «Selon la loi du trafic induit observée, vérifiée et mesurée d’innombrables fois, ces projets autoroutiers ne feront que provoquer davantage de trafic et toujours plus d’embouteillages».
Pour la conseillère nationale Isabelle Pasquier-Eichenberger (V/GE): «Le trafic routier est extrêmement polluant et cause, à lui seul, 37% des émissions de gaz à effet de serre. La Suisse n’a pas atteint son objectif climatique de 2020, principalement à cause du trafic. Vouloir élargir les autoroutes est dépassé et fait totalement fausse route».
Thibault Schneeberger, coordinateur romand d’actif-trafiC, précise que la campagne démarre symboliquement ce jour à Lausanne par une manifestation devant le Château à 16 h 30.