JO 2022 – Jovian Hediger: «Malheureusement on n’y est pas arrivé»

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JO 2022Jovian Hediger: «Malheureusement on n’y est pas arrivé»

Le Vaudois de 31 ans a bouclé sa carrière olympique sur une élimination en quarts de finale du sprint des Jeux de Pékin. Il a été touché, mais pas coulé.

Robin Carrel Zhangjiakou
par
Robin Carrel Zhangjiakou
Le Vaudois en plein effort.

Le Vaudois en plein effort.

AFP

Les Jeux olympiques ont ceci de particulier qu’on passe d’un Vaudois sur du ski de fond à une Haut-Valaisanne sur du snowboard, pendant que des collègues vont suivre des matches de hockey avec pas mal d’Alémaniques, après avoir fêté la médaille d’une Fribourgeoise en ski freestyle. Du coup, on se retrouve souvent un peu embêté, quand il faut interroger des sportifs que l’on voit trop rarement, à propos de sports dont on ne maîtrise pas les bases.

Alors quand Jovian Hediger a été éliminé en quarts de finale du sprint en ski de fond, quel ne fut pas notre bonheur d’avoir à nos côtés des collègues qui savent de quoi et à qui ils parlent. Ça permet d’enregistrer les réponses très détaillées du fondeur vaudois, tout en ayant eu la chance que quelqu’un pose des questions pertinentes à votre place. Alors voici, grâce à la précieuse aide des amis de SkiActu et de Radio Chablais, la touchante interview du Bellerin de 31 ans.

Quelle est votre réaction, après cette élimination en quart de finale?

Je suis évidemment très déçu. Au-delà du résultat, il y a toujours la manière et je crois que je n’ai pas réussi à m’exprimer. Je me suis fait surprendre dans le virage du fond, avec une neige qui a quand même changé. Un peu déçu quand même que l’info ne soit pas remontée, alors que je courrais dans la cinquième série… C’est un peu bête. Maintenant, il n’y a pas que ça. J’avais les cartes en mains et il y avait beaucoup de tension avant les qualifications. Après, j’ai réussi à l’évacuer et je crois que j’étais dans un bon état d’esprit, tout comme Valerio (ndlr: Grond, son compatriote). Ce que je lui ai dit, c’est qu’on n’avait peut-être pas les meilleures jambes en qualif', mais qu’on pouvait toujours êtres les plus malins. On a vraiment cherché à faire les choses bien, malheureusement on n’y est pas arrivé.

Le choix de la série, il y avait de la tactique derrière?

Oui, on fait en fonction des adversaires. Après, en général, on essaye de viser la première demi-finale, pour avoir plus de récupération. Là, aujourd’hui, c’était particulier. Ils ont ajouté un peu de récup' en plus. Même pour la deuxième, il y avait vraiment vingt minutes. Donc dès que j’ai su ça, je me suis dit «essayons de jouer la deuxième partie de tableau», pour que ce soit un peu plus ouvert. C’était ça l’état d’esprit.

C’était votre dernière course olympique en individuel… C’est quoi, les impressions?

C’est difficile. C’est compliqué. Je suis venu ici avec l’envie de savourer, mais pas seulement. Je voulais aussi amener un état d’esprit positif dans l’équipe. De vivre ça à fond. C’est le plus grand événement sportif au monde! Il y avait tout pour bien faire. Maintenant, le but, ça reste le résultat. Et quand il n’est pas au rendez-vous, il y a de la déception. Je vais vite prendre un peu de recul. Il reste une course (ndlr: le team sprint, jeudi de la semaine prochaine), on va digérer tout ça en attendant et on va repartir pour un dernier tour.

La course par équipes, ce sera en style classique. C’est autre chose?

Oui, il y a une préparation à refaire et on a le temps pour. Le focus était totalement sur cette première course, mais la forme est là, on n’est pas à la rue. Il faut passer à autre chose, en vue du classique, et faire les deux ou trois efforts nécessaires pour être bien d’ici à une semaine. Il n’y a pas de secret, ça veut dire récupérer, ça veut dire passer sur les skis de classique, faire une ou deux petites «intenses» sur ce parcours pour retrouver des sensations dans cette discipline. Comme la forme est là, il faut juste retrouver des sensations sur cette neige.

Il y avait pas mal de monde à Bex, sur la terrasse du Buffet de la Gare. Un petit mot pour eux?

Évidemment! Un grand merci, comme toujours. Toutes ces années… (il craque) Toutes ses années j’ai eu beaucoup de monde derrière moi. Ça fait toujours plaisir. Un grand merci à vous, Radio Chablais, d’avoir pu me permettre de… De partager ces moments à distance. Voilà, je vous dois une fière chandelle.

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