Qatar 2022Ce que la Suisse doit retenir de Brésil-Serbie
Les deux prochains adversaires de l’équipe nationale au Mondial se sont affrontés jeudi soir (victoire 2-0 de la Seleçao), laissant apparaître une évidence: la Suisse se trouve encore loin des 8es de finale.
- par
- Florian Vaney, Doha
1. Toucher au Brésil, oui, mais attention
Strahinja Pavlovic était certain de s’en tirer à bon compte. Une faute à mi-terrain, certes assez vilaine, mais après seulement 7 minutes de jeu, ça ne devrait pas valoir un avertissement. Ce n’est pas ce qu’a décidé M. Faghani, qui lui a tendu une très précoce carte jaune. Renvoyant une idée martelée par le chef des arbitres de la FIFA, Pierluigi Collina, avant le début de la compétition: «La protection des joueurs est notre priorité numéro 1.» Une évidence, qui laisse tout de même place à l’interprétation des directeurs de jeu. En l’occurrence, l’arbitre iranien du Brésil-Serbie de jeudi a envoyé un message d’entrée: découper la soyeuse Seleçao n’est pas une option.
2. Une Serbie conquérante en exemple. Et à craindre
Cela dit, la première mi-temps serbe a montré qu’il est possible de rentrer dans Neymar et ses partenaires de la bonne façon. Dragan Stojkovic a demandé à ses poulains d’oser aller gêner le Brésil haut, jusqu’à occuper en nombre le camp adverse à la récupération. L’opération a été couronnée de succès, avant qu’un autre match ne s’ouvre après la pause. Ce qui livre un double enseignement pour l’équipe de Suisse. D’abord que la passivité sans ballon ne semble pas être la clef pour déranger les Brésiliens. Ensuite qu’il faut s’attendre à un dernier match de poules face à une Serbie conquérante, à l’image de ce qu’elle avait montré en 2018.
3. Accepter le rôle de l’ombre
C’est dans son ADN, le Brésil attire la curiosité. Lundi, on trouvera quelques centaines de fans suisses, en plus de pas mal d’écrans allumés de Genève à Schaffhouse. Les autres auront les yeux rivés sur ce match pour voir Neymar (s’il n’est pas blessé) tenter des roulettes, Richarlison s’envoler comme sur son retourné de jeudi, Vinicius Junior enrhumer ses vis-à-vis dans son couloir. Bref, pour observer la Seleçao donner vie aux gestes les plus improbables. Il faut être prête pour la troupe de Murat Yakin à entendre et à vivre avec les hourras de la foule à la moindre projection brésilienne. Ça peut faire du bruit, ça peut être impressionnant, mais ce n’est pas négociable.
4. Faire face à l’incertitude Neymar
Une image arrêtée ne dit pas tout, mais elle peut faire naître toutes les croyances, toutes les thèses et toutes les antithèses. Celle qui montre la cheville de Neymar dans un angle improbable au cours d’un contact avec le défenseur serbe Nikola Milenkovic a largement ce pouvoir. A priori, une communication concernant l’état de santé de la star du PSG est attendue dans la journée de vendredi. Sera-t-elle précise, sinon au moins véridique? Il faut redouter que le Brésil joue la carte de l’intox, laissant la Suisse dans le doute avant de mieux sortir un lapin de son chapeau lundi. Un paramètre à prendre en compte. À moins que, vraiment, tout soit clair et limpide vendredi déjà.
5. Les hésitations défensives serbes
On ne rougit pas d’une défaite 2-0 contre ce Brésil-là. La réalité, c’est que la Serbie s’en est tirée admirablement. Parce que sa première mi-temps était exemplaire. Parce qu’elle a eu un peu de chance ensuite. Mais tout comme les Serbes auront aperçu les approximations de Nico Elvedi face au Cameroun plus tôt dans la journée, les Suisses ont vu Milos Veljkovic ou Nikola Milenkovic trembler en certaines situations qui semblaient pourtant sous contrôle. C’est une forme d’espoir à garder en tête face à une équipe très loin de se laisser manœuvrer facilement.