Ski-alpinismeSpécialistes de sprints et de verticales au sommet de leur art
Rémi Bonnet, Caroline Ulrich ou encore Marianne Fatton: les athlètes helvétiques s’offrent des médailles à l’occasion des Championnats du monde de ski-alpinisme à Boi Taüll.
- par
- Rebecca Garcia
Des formats ultra-courts à ceux un peu plus longs, les Suisses brillent. Le Fribourgeois Rémi Bonnet a dominé la course verticale des Mondiaux de Boi Taüll, mercredi, et a conservé son titre de champion du monde. Caroline Ulrich, l’athlète de La Tour-de-Peilz, a quant à elle décroché la médaille de bronze sur ce format, en U23, alors qu’elle avait remporté le sprint dans sa catégorie mardi.
Marianne Fatton a elle aussi déjà réussi ses Championnats du monde puisqu’elle a terminé sur la deuxième place du podium en sprint. Un format dans lequel tout peut arriver.
«Il se passe vite des choses. Un des favoris a raté une porte, un autre a grillé son départ, commence-t-elle. Moi j’avais disputé trois sprints cette saison en Coupe du monde.» Résultat: une deuxième place et deux quatrièmes places. «J’ai mangé mes plaques de chocolat», rigole la Neuchâteloise.
Le but était évidemment d’être en forme en vue de ces Mondiaux, pour décrocher des titres. Mais la préparation de l’athlète de 27 ans ne s’est pas déroulée comme prévu. «Je me suis fait une entorse à ski en janvier.» Le hors-piste était devenu impensable, et la Neuchâteloise s’est donc centrée sur le sprint qui lui a permis d’être qualifiée pour le relais mixte qui a lieu dimanche.
Revenir de loin
La médaille d’argent a une saveur d’autant plus agréable que Marianne Fatton a repris le sport après de longs mois de pause. Souffrante de surentraînement, continuer sa vie comme d’habitude n’était plus possible. «J’étais épuisée, je n’avais jamais les bonnes sensations, je ne pouvais plus accélérer, je n’avais plus d’appétit», énumère-t-elle, consciente que son corps a dit stop.
Elle a pu mettre des mots sur les maux en allant consulter au CHUV. Elle a appris qu’il lui fallait tout changer. «J’ai dû modifier mes entraînements, leur intensité. Je ne pouvais par exemple plus dépasser les 112 battements de cœur par minute.» Un crève-cœur au moment où ses amis et rivales disputaient les courses de Coupe du monde. «C’était franchement dur d’être à la maison plutôt que là-bas.»
La «vraie» préparation a repris au mois de mai. Ce qui n’a pas laissé beaucoup de temps à l’athlète neuchâteloise. «Je n’ai pas fait beaucoup d’endurance. Une longue course comme une verticale ou une individuelle me donnera plus de peine qu’un sprint», affirme-t-elle.
Peu importe, puisqu’elle est devenue vice-championne de sprint en Espagne, et qu’elle compte continuer en si bon chemin. Et cette fois-ci, en partant d’une très bonne base physique.