Après Londres, Paris livre des missiles de croisière Scalp à Kiev

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Livré par Londres et ParisLe missile Scalp, un atout profondeur pour l’Ukraine

Le missile de croisière développé par la Grande-Bretagne et la France permet à l’Ukraine de frapper bien au-delà de la ligne de front. 

Un missile Scalp (ou Storm Shadow) exposé lors du salon du Bourget près de Paris, le 20 juin 2023.

Un missile Scalp (ou Storm Shadow) exposé lors du salon du Bourget près de Paris, le 20 juin 2023. 

REUTERS

Après la Grande-Bretagne, la France. En livrant à Kiev des missiles longue portée Scalp, appelés Storm Shadow outre-Manche, Paris dote à son tour l’Ukraine d’une capacité de frappe dans la profondeur. Ce missile de croisière, développé conjointement par les deux pays, est lancé depuis un avion de chasse. Londres avait déjà annoncé en mai qu’elle en livrerait aux forces ukrainiennes. La Russie avait affirmé quelques jours plus tard avoir intercepté un Storm Shadow dans le cadre du conflit en Ukraine.

Une source militaire française a assuré mardi que les Scalp étaient déjà sur le terrain. Ils «ont été livrés en même temps que notre président l’annonçait», a précisé cette source à l’AFP, en marge du sommet de l’Otan à Vilnius. Dans une guerre dont le front est resté extrêmement stable depuis l’hiver dernier, en dépit des volontés offensives successives des forces russes et ukrainiennes, ce missile de croisière permet à l’armée du président Volodymyr Zelenski de frapper bien au-delà de la ligne de front.

Perturber la logistique

Il dispose d’une portée de plus de 250 kilomètres, plus que toutes les autres armes fournies à Kiev par les pays occidentaux, ce qui lui donne accès aux zones dans l’Est du pays aujourd’hui contrôlées par les Russes. «C’est essentiel aux forces ukrainiennes pour perturber la logistique ainsi que le commandement et le contrôle russes», explique à l’AFP Ivan Klyszcz, chercheur au Centre international pour la défense et la sécurité (ICDS), en Estonie.

Cette capacité nourrira «l’approche actuelle» des forces ukrainiennes, qui tentent «d’avancer lentement pour protéger leurs forces et réduire leurs pertes autant que possible». Avec ces missiles notamment, «quelques avions de chasse opérant depuis un espace aérien sûr peuvent faire la différence», expliquait à l’AFP en juin Dylan Lehrke, analyste de la société privée de renseignement britannique Janes.

Réclamés par Kiev

«Les forces russes peuvent priver d’accès les avions ukrainiens de l’espace au-dessus des territoires qu’ils contrôlent, mais ils n’ont pas été capables de se défendre contre des frappes dans la profondeur.» Kiev, de fait, en réclame depuis longtemps, mais les Occidentaux ont beaucoup hésité, comme pour les avions de chasse.
En mai, commentant l’annonce britannique, le think-tank new-yorkais Soufan Center relevait que «le refus occidental de fournir des missiles longue portée était fondé sur la crainte que l’Ukraine puisse frapper au delà des territoires ukrainiens occupés, en Russie elle même, escaladant alors le conflit de façon substantielle».

Avec ces missiles, le quartier général de la marine russe en mer Noire, installé à Sébastopol, en Crimée, est désormais à portée de feu des Ukrainiens, de même que plusieurs villes russes près de la frontière, soulignait cette note du think-tank new-yorkais, spécialisé dans les questions de sécurité.

Destinés à défendre le territoire ukrainien

Mais Londres a pour autant insisté sur le fait que ces missiles devaient «permettre à l’Ukraine de repousser les forces russes basées sur le territoire souverain de l’Ukraine», selon les termes du ministre de la Défense britannique Ben Wallace. De la même manière, même si Paris à son tour «brise le tabou» de la longue portée, selon les termes d’Ivan Klyszcz, elle en rappelle les limites d’usage stratégique fondamentales.

Les missiles SCALP seront livrés «en gardant la clarté, la cohérence de notre doctrine c’est-à-dire permettre à l’Ukraine de défendre son territoire», a rappelé mardi Emmanuel Macron, excluant ainsi implicitement toute utilisation pour frapper la Russie. 

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(AFP)

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