ColombieL’ancien numéro deux des Farc veut de nouveau négocier la paix
Le président de gauche colombien, Gustavo Petro, souhaite négocier la paix avec les dizaines de groupes armés qui sévissent dans tout le pays.
L’ex-numéro deux de la guérilla des Farc, Ivan Marquez, qui avait repris les armes après l’accord de paix de 2016, a fait part au gouvernement de gauche colombien de son intérêt à reprendre des pourparlers de paix, a déclaré jeudi un haut responsable gouvernemental.
Dans un entretien avec une TV locale, le Commissaire à la paix Danilo Rueda a indiqué avoir reçu des propositions de pourparlers de plusieurs groupes, dont les dissidents des ex-Farc commandés par Ivan Marquez depuis le Venezuela voisin, selon les renseignements militaires.
«Nous pouvons affirmer qu’il (Ivan Marquez) fait partie de ceux qui ont envoyé des messages», a déclaré Danilo Rueda. Selon ce responsable gouvernemental, le chef de l’une des deux grandes factions de la dissidence des Farc marxistes (la «secunda Marquetalia»), retourné dans la clandestinité après l’accord de 2016, souhaite explorer les «possibilités d’un dialogue vers la paix».
«Paix totale»
Cet accord avait mis fin à près de 60 ans de guerre interne avec les Forces armées révolutionnaires colombiennes marxistes, désormais un parti politique légal et représenté au parlement. Danilo Rueda a dissipé les doutes sur le sort de Marquez, donné pour mort début juillet par une partie de la presse colombienne, qui avait affirmé alors le chef guérillero avait été tué en territoire vénézuélien.
Quelques jours plus tard, le ministre de la Défense de l’époque, Diego Molano, avait affirmé qu’il recevait des soins médicaux dans un hôpital de Caracas. Sans faire référence à l’état de santé de Marquez, le Commissaire à la paix a souligné qu’Ivan Marquez a exprimé «sa volonté de faire partie de la paix totale».
Premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, Gustavo Petro, élu à l’été, entend négocier avec les dizaines de groupes armés qui sévissent dans les provinces et alimentent encore le conflit interne dans le pays, en lien avec le trafic de drogue.
Cessez-le-feu multilatéral
Le retour aux armes d’Ivan Marquez avait été l’un des coups les plus graves portés au processus de paix de 2016 qui a permis de réintégrer à la vie civile quelque 7000 combattants des Farc. Depuis lors, plusieurs chefs de la dissidence ont été tués par l’armée ou des factions rivales.
D’autres organisations, telles que la guérilla guévariste de l’ELN, ont répondu positivement à la proposition de Gustavo Petro, ainsi que des groupes de narcotrafiquants comme le Clan del Golfo. «Il est possible de penser que nous pourrions être sur le point» d’un cessez-le-feu multilatéral, a ajouté l’homme nommé par le premier président de gauche colombien pour s’asseoir à la table des négociations avec les groupes armés.