Hockey sur glace: A Ajoie, six questions brûlantes avant un chaud week-end

Publié

Hockey sur glaceÀ Ajoie, six questions brûlantes avant un chaud week-end

Le HCA, qui reste sur neuf revers lors des dix dernières journées, va au-devant d’une fin de semaine chargée avec un déplacement à Ambri ce vendredi et la réception de Zoug  samedi

Julien Boegli
par
Julien Boegli
Le HC Ajoie rebondira-t-il ce vendredi soir à Ambri?

Le HC Ajoie rebondira-t-il ce vendredi soir à Ambri?

Jonathan Vallat/freshfocus

Après 16 journées, la moisson du HC Ajoie s’élève à 14 points. C’est cinq de plus qu’à la même période la saison dernière. Faut-il craindre un nouvel hiver de galère pour l’actuel 13e du classement de National League? A ce stade, la comparaison n’a certainement pas lieu d’être. Très souvent largués l’automne passé, les hockeyeurs jurassiens parviennent désormais - très régulièrement en tout cas - à regarder l’opposition dans les yeux. Mais une défaite 4-2 plutôt que 8-1 n’apporte pas davantage dans les écritures comptables.

Le point sur la situation du club de Porrentruy en six questions.

Pourquoi tant de peine à l’allumage?

C’est un problème récurrent depuis la reprise. Le HCA a pris la mauvaise habitude de passer à côté de ses débuts de match. A sept reprises, il a atteint la première pause sur un résultat défavorable et n’a mené au score après vingt minutes que trois fois. «C’est quelque chose dont on est conscients et qu’il faut corriger. On se doit d’être meilleurs au démarrage», reconnaît Jordane Hauert. Le capitaine, qui a fêté mercredi ses 36 ans, a-t-il une solution pour remédier à ce désagrément? «Si j’en avais une, vous imaginez bien que je ferais en sorte que cela ne se passe pas comme cela. Peut-être doit-on jouer plus simple, ne pas s’embarrasser et sortir les pucks par la bande chaque fois que cela est nécessaire.»

En considérant uniquement les cinq premières minutes de jeu, nos confrères du Quotidien Jurassien ont constaté mercredi que le bilan est dramatiquement déséquilibré: un but inscrit et neuf concédés. Cela signifie que dans 56% des parties disputées à ce jour, Ajoie se retrouve à devoir très tôt patiner après le score.

Pourquoi tant de peine face à ses concurrents directs?

Ajoie a livré deux de ses moins bonnes prestations mardi face à Langnau (défaite 4-1 après avoir été mené 3-0 à la première pause) et une semaine plus tôt à Kloten (défaite 4-3 aux tirs au but alors qu’il menait encore jusqu’à 41 secondes du terme), soit face à des concurrents directs de bas de tableau. Un timing forcément regrettable. «On savait que ce ne serait pas facile cette saison encore et ce, quel que soit l’adversaire que l’on ait à affronter. On se doit pourtant de passer au-dessus de cette difficulté. On ne peut pas se permettre de patiner la tête et les épaules en bas, poursuit Hauert. Chacun doit se regarder dans la glace, assumer ses erreurs et repartir de l’avant. On ne va pas lâcher, on n’a pas le choix.»   

Filip Pesan tire-t-il le meilleur parti du collectif à disposition?

L’entraîneur tchèque bénéficie d’un luxe que n’avait pas son prédécesseur. Jusqu’à son éviction le 7 février, Gary Sheehan a dû composer avec un effectif quantitativement et qualitativement limité. Des blessures à la pelle, notamment dans son secteur «joueurs étrangers», le Québécois a souvent dû bricoler avec ce qu’il avait. A l’inverse, Pesan, qui privilégie depuis le départ un alignement à 7 défenseurs et 13 attaquants, a l’embarras du choix, ce d’autant plus encore depuis le retour de blessure de Jonathan Hazen il y a sept matches et celui de Ian Derungs mardi. Mardi, justement, ce ne sont pas moins de quatre éléments surnuméraires qui ont suivi les débats depuis la tribune. Deux défenseurs: le vétéran Alain Birbaum et Anthony Rouiller. Deux attaquants: le Slovaque Martin Bakos et Gilian Kohler.

Puisqu’abondance il y a, l’entraîneur et son coaching staff ont choisi le mode opératoire du tournus. Une gestion des ressources disponibles qui laisse néanmoins apparaître une certaine iniquité aux yeux des observateurs dès lors que les résultats ne suivent plus.

Pourquoi Frédérik Gauthier n’est-il pas concerné par le tournus?

Le rendement du Québécois de 27 ans, c’est évident, ne correspond pour l’heure pas à la valeur du bonhomme, annoncé comme le renfort choc au sein de l’offensive jurassienne. La fiche personnelle de Gauthier, 186 matches de NHL entre 2016 et 2022, fait état d’une réalisation et cinq assistes. Modeste pour un joueur qui aligne en moyenne 19’32 minutes par rencontre et qui bénéficie d’un temps de glace considérable en jeu de puissance. Le numéro 23, au même titre que Philip-Michaël Devos, ne semble pas concerné par le tournus opéré par Pesan (sept étrangers valides sous contrat) et cela tient à son profil de joueur de centre. Une caractéristique rare dans le dispositif ajoulot (ils sont quatre à pouvoir occuper ce poste: Devos, Gauthier, Frossard et Macquat) qui le préserve pour le moment d’une soirée passée comme simple spectateur.

Faut-il prolonger le contrat de Martin Bakos au-delà du 31 octobre?

Engagé mi-septembre pour palier le retour différé de Hazen, l’attaquant slovaque (3 buts et 5 assistes en 14 matches), surnuméraire mardi contre Langnau, sera-t-il présent à Berne mardi prochain? C’est possible, pour autant que la direction du club lui propose ces prochaines heures une prolongation jusqu’au terme du championnat. Julien Vauclair, le manager général, privilégiera-t-il plutôt la piste d’un élément étranger au profil différent, un centre capable d’évoluer également sur l’aile gauche et donc à même de concurrencer Gauthier, par exemple ?  

La communication est-elle brouillée entre Pesan et certains joueurs?

A en juger les prestations discrètes de plusieurs de ses membres et le manque de confiance qui les habite, on est en droit de se poser la question. La brigade offensive helvétique d’Ajoie est d’ailleurs la moins percutante de la ligue. Au classement des attaquants suisses, le meilleur d’entre eux, Gregory Sciaroni (1 but et 3 passes décisives), pointent au 68e rang. Aucun ne dépasse d’ailleurs la moyenne de 0,25 point/match.

Thibault Frossard symbolise à lui seul ce constat dérangeant. Topscorer de l’équipe il y a tout juste une année et révélation du début de campagne, le Jurassien ne comptabilise que deux points jusqu’à présent (1 but et 1 assist) contre 12 (5 réussites et 7 passes) à pareille époque il y a douze mois.

Ton opinion