MotocyclismeDes nuages sur le MotoGP post-Rossi
C’est plus qu’une structure qui doit se chercher un nouveau sponsor principal, cela ressemble à un signe: le retrait de Petronas annonce une situation moins rose pour le MotoGP du futur.
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Paddock: tous les infos du MotoGP
Les «Rossiistes» purs et durs, ceux qui n’étaient là que pour leur star et pas pour la course en elle-même, se lèchent les babines: «Après lui? Le déluge. Regardez, quelques jours seulement après l’annonce de sa retraite, voici que l’un des sponsors les plus importants du paddock officialise son départ en fin de saison.»
Ces «Rossiistes» ont bien sûr tort, parce que tous les extrémistes ont tort. Mais ils ont aussi un peu raison parce que, qu’on le veuille ou non, la retraite future du préféré des foules a influencé – certes indirectement – la décision des responsables du géant malaisien des hydrocarbures. Indirectement, oui, parce qu’allié au départ annoncé de Maverick Viñales de chez Yamaha, la retraite de VR46 a plongé dans l’embarras les patrons du SIC Racing Team (Sepang International Circuit), Razlan Razali et Johan Stigefelt.

La retraite en fin de saison de l’icône Valentino Rossi va entraîner un jeu de chaises musicales.
freshfocusLe jeu des chaises musicales s’est immédiatement déclenché – Franco Morbidelli va, une année après Fabio Quartararo, rejoindre le team officiel Yamaha à la place de Viñales – et il s’agit désormais de trouver deux pilotes pour l’équipe satellite qui portait les couleurs Petronas. Mais pas n’importe quels pilotes, bien sûr: les élus doivent plaire aussi bien au management de Yamaha, que correspondre à la philosophie de son team satellite, soit un rôle formateur; une philosophie, en passant, qui a été mise à l’arrière-plan cette année, parce qu’il fallait bien ne pas laisser Valentino Rossi au bord de la piste.
Bref, les candidats actuels – on connaît même un pilote allemand, qui n’a jamais gagné un GP de sa vie, qui a fait des offres! – sont nombreux, mais ils ne sont pas assez attrayants pour un partenaire aussi important que Petronas. Qui va donc retirer ses billes. Yamaha va trouver des solutions, cela semble certain; quant à Razlan Razali, il va lui devoir trouver un nouveau «gros» sponsor. Et par les temps qui courent...
Comment économiser? «Supprimons des postes!»
Parce que le sport est professionnel, parce qu’une équipe engagée en championnat du monde est une véritable entreprise, les décisions à prendre en cas de crises ne sont pas très originales. La plus simple est bien connue de tous les entrepreneurs: «On a moins de ressources? Supprimons des postes!»
C’est ce que va faire SIC Racing Team, qui n’est pas seulement engagé en MotoGP, mais qui est aussi présent en Moto3 (Darryn Binder et John McPhee) et en Moto2 (Xavi Vierge et Jake Dixon). Un phénomène qui ne sera peut-être pas unique: dans le paddock du Red Bull Ring, un bruit de plus en plus insistant fait état d’une nouvelle organisation des activités du team de feu Fausto Gresini, une structure qui elle aussi est présente dans les trois catégories.
Pour financer son équipe 2022 en MotoGP (Enea Bastianini et Fabio Di Giannantonio avec des Ducati), la famille Gresini serait en passe de rassembler toutes ses forces (économiques) dans le même paquet: MotoGP, bien sûr. Corollaire, ce sont deux places supplémentaires, aussi bien en Moto3 qu’en Moto2 qui devraient disparaître. Et comme l’offre et la demande est la règle la plus simple de l’économie, on devine que certains pilotes vont devoir encore (plus) payer l’an prochain pour rouler!
La pluie en arbitre?
«Je dirais sec pour le MotoGP et pluie pour la MotoE»
C’était déjà la grande question il y a une semaine: il fait très chaud sur la Styrie, tellement que des orages sont toujours possibles. Et comme ils sont imprévisibles, chacun se prépare au pire. Les warm-up de ce dimanche matin se sont déroulées dans des conditions parfaites (7e temps pour Thomas Lüthi en Moto2, chute à grande vitesse mais sans mal pour Johann Zarco en MotoGP), mais le doute reste. Pronostic du patron du sport motocycliste chez Michelin, Piero Taramasso? «Je dirais sec pour le MotoGP et pluie pour la MotoE.»
Lüthi progresse encore
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Tom Lüthi est en progression.
freshfocusCe n’est pas spectaculaire, ce n’est pas le Tom Lüthi dominateur d’il y a quelques années, mais cela continue de progresser: qualifié avec le dixième temps (quatrième ligne) pour ce GP d’Autriche Moto2, le Bernois a signé ce matin le septième chrono du warm-up, à 2 dixièmes du plus rapide.
De quoi espérer pour la course: «Les journées positives se poursuivent, c’est bien. Mon rythme est meilleur que celui du week-end dernier, même si je n’ai pas réussi, lors des qualifications, à tirer le meilleur du pneu tendre.» Trop de petites erreurs, dans une catégorie où tout se joue au millième. En course, ce dimanche – départ à 12 h 20 -, Lüthi devra réussir un meilleur début de course qu’il y a une semaine pour espérer se battre dans le top dix.
Aegerter déçu en MotoE
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Dominique Aegerter (77) compte 17 points de retard sur le leader du championnat de MotoE.
Troisième ex-aequo avec le Brésilien Eric Granado de la Coupe F.I.M. MotoE, Dominique Aegerter compte 17 points de retard sur le leader du championnat, l’Italien Alessandro Zaccone, alors qu’il en reste 75 en jeu (la course de dimanche après-midi à 15 h 30 et deux épreuves le week-end du 18 et du 19 septembre à Misano).
C’est dire l’importance du moment. Or, «Domi» ne s’élancera «que» de la troisième ligne, avec le huitième temps: «J’avais d’autres attentes lors de la superpole. Les conditions étaient complètement différentes par rapport à la séance d’essais libres, très tôt samedi matin (la chaleur était étouffante au moment décisif). On l’a compris dès le passage du premier concurrent et j’ai alors décidé de ne pas être trop agressif, j’ai même une fois freiné trop tôt, c’est pour cela que j’ai perdu autant de temps dans le deuxième secteur. Cela dit, au niveau du rythme, je ne suis pas très loin et mes principaux adversaires pour le titre sont à ma portée», assure Aegerter.