BienneDécrié, l’éclairage LED sera maintenu dans la vieille ville
Les autorités expliquent aux mécontents que le nouvel éclairage «réduit drastiquement la pollution lumineuse».
- par
- Vincent Donzé
À peine installé dans la vieille ville de Bienne l’automne dernier, le nouvel éclairage a suscité un tollé: l’illumination LED était jugée trop blanche, trop crue, comme à la morgue.
Cinq mois plus tard, les autorités biennoises répondent aux signataires de la pétition «Être au lieu de paraître», lancée par l’écrivaine et journaliste Vera Urweider, auteure du préambule de la Constitution biennoise: «Le nouvel éclairage réduit drastiquement la pollution lumineuse», affirme le Conseil municipal.
Temps d’adaptation
L’Exécutif se dit conscient que le changement lié au renouvellement de l’éclairage à la rue des Maréchaux et à la rue Basse «peut nécessiter un temps d’adaptation». Il souligne toutefois que le nouveau dispositif «respecte les prescriptions et les normes – parfois très strictes – auxquelles doit satisfaire l’éclairage public dans ce secteur».
Les autorités estiment que le nouvel éclairage devrait être «bien moins gênant» pour les riverains. Au contraire des luminaires au sodium haute pression qui nappait les façades et les fenêtres d’une lumière orangée, les nouvelles lampes n’éclairent que les pavés. «L’éclairage ne frappe désormais plus l’intégralité des façades mais se concentre là où il est nécessaire, à savoir sur la rue», détaille le Conseil municipal.
«L’effet éblouissant qui a pu être ressenti comme gênant a entre-temps pu être réduit au moyen de mesures adéquates», informent les autorités biennoises. La couleur de la lumière a été adaptée vers des tons plus chauds.
Les autorités considèrent que ces modifications ont permis «de répondre dans une large mesure aux revendications des pétitionnaires» attachés aux anciennes lanternes, en particulier le gérant du restaurant «St-Gervais» qui dispose d’une terrasse sur les pavés. C’est une erreur: contactés par lematin.ch, les pétitionnaires se disent «déçus et mécontents».
Lanternes «centenaires»
La lumière est certes «un peu moins dure et aveuglante», mais le Conseil municipal «ne semble pas avoir compris notre préoccupation», écrit le comité pétitionnaire, pour qui la diminution de quelques kelvins ne résout pas le problème.
«On parle de l’ambiance qui a fait la particularité de notre vieille ville de Bienne», martèlent les pétitionnaires pour qui la dernière édition des «First Friday» manquait de chaleur.
«Nous n’allons pas rester les bras croisés», réplique Vera Urweider. Sa crainte: que toute la ville soit baignée de lumière LED. «Qu’adviendra-t-il des lanternes largement centenaires?» s’interroge au passage Vera Urweider. Avec une question provocatrice: «Voulons-nous remplacer la vieille ville par un nouveau quartier?».
Sécurité et visibilité
«Mettez de l’ambiance où vous voulez, là où il y a une façade ou une terrasse à mettre en scène», suggérait l’automne dernier Heinz Binggeli, directeur d’Energie Service Bienne (ESB). Cette société n’a pas de mission décorative ou esthétique: son rôle est d’assurer la sécurité et la visibilité. Selon «ESB», la lumière LED rappelle les luminaires à gaz qui éclairaient la vieille ville par le passé.
Les nouveaux luminaires sont fixés sur des câbles abaissés de trois mètres, à six mètres de haut, avec l’accord des propriétaires. Le haut des façades n’est plus éclairé, ce qui plaît à des résidents dont l’appartement était baigné d’une lumière artificielle.