Armée en ValaisUn obus dans une tourbière sous le feu des questions
Le conseiller national Christophe Clivaz (Vert.e.s) demande des explications après un raté de l’armée dans une zone protégée. Ne vaudrait-il pas mieux renoncer à tirer dans ce genre d’endroit?


C’est lors d’un exercice avec un obusier M109 comme celui-ci, que l’incident s’est produit dans la région du Simplon.
DDPS«Le Nouvelliste» du 5 novembre dernier a relaté un incident qui s’est produit dans un haut marais d’importance nationale, dans la région du Simplon, au-dessus de 2000 mètres. Le conseiller national Christophe Clivaz (Vert.e.s/VS) demande aujourd’hui des explications au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) dans une interpellation déposée mardi, à Berne.
30 m² retournés à la pelle
Selon l’article paru dans le quotidien valaisan, un obus n’avait pas été placé correctement dans le canon d’un char d’artillerie M109 et la charge explosive est tombée sur la tourbière du haut marais qui s’est immédiatement embrasée. «Ce n’est pas seulement l’incident proprement dit qui a causé des dommages au biotope, mais aussi la manière dont le feu a été éteint dans la tourbière, relève Christophe Clivaz. Huit extincteurs à poudre auraient été utilisés. Malgré cela, le feu a continué à couver dans la tourbe, si bien que le lendemain, environ 30 m² de marais ont été retournés à la pelle».
Renoncer à tirer dans cette zone?
Le conseiller national constate aussi que le service cantonal de l’environnement n’a pas été informé de cet incident et s’étonne des propos tenus par un militaire dans l’article. Celui-ci précise que «les obus tirés ne sont ensuite pas évacués». Il demande donc des éclaircissements sur ces faits, notamment l’ampleur des dégâts causés au biotope, s’il a pu être revitalisé, sur l’évacuation des obus tirés et, finalement, si l’armée ne devrait pas «renoncer à l’avenir aux exercices de tir dans ce haut marais vu la haute valeur écologique du site et son statut de zone protégée». Une démarche similaire est entreprise devant le Grand Conseil valaisan par la députée Verte Brigitte Wolf.