Editorial - 26 septembre: un dimanche arc-en-ciel dans toute la Suisse

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Éditorial26 septembre: un dimanche arc-en-ciel dans toute la Suisse

La hauteur du «oui», du «ja» ou du «si» dans tous les cantons est une vraie reconnaissance pour la communauté homosexuelle. Par contre, entre les villes et certaines régions de montagne, c’est le grand écart.

Eric Felley
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Eric Felley
À Berne, les partisanes et les partisans du Mariage pour tous ont fêté ce dimanche une victoire historique pour leur mouvement.

À Berne, les partisanes et les partisans du Mariage pour tous ont fêté ce dimanche une victoire historique pour leur mouvement.

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Ce dimanche 26 septembre a commencé sous la pluie, mais il restera comme une date aux couleurs de l’arc-en-ciel dans l’histoire suisse. C’est fait! Les personnes de même sexe pourront se marier comme les hétérosexuels. Depuis longtemps, et pas seulement durant cette campagne, les sondages ont montré que le peuple était favorable à cette évolution. Même si les milieux LGBTQIA + s’attendaient à un résultat positif, la charge émotionnelle est restée forte ce dimanche, car cette reconnaissance a été obtenue après sept années de combat autour de l’initiative des Verts libéraux au Parlement. Et seize ans après le partenariat enregistré.

En 2005, la Suisse avait voté sur le partenariat et l’avait soutenu par 58% des voix. Avaient refusé le Valais, Jura, Uri, Schwytz, Thurgovie, Appenzell Rhodes-Intérieures et le Tessin. Cette fois, ils ont tous dit «oui», «ja» ou «si». Même Appenzell Rhodes-Intérieures, le demi-canton le plus conservateur du pays, accepte du bout des lèvres par 50,82%.

Un grand écart entre ville et montagne

En seize ans, l’alliance des personnes du même sexe a gagné six points à 64%. La tolérance à cet égard a progressé d’une manière significative, mais il reste encore du chemin à faire. Une personne sur trois en Suisse n’adhère pas à l’idée que les personnes homosexuelles se marient pour fonder une famille avec des enfants adoptés ou procréés avec une assistance médicale. Cela ne veut pas dire que ces personnes sont forcément intolérantes. Elles défendent des convictions, souvent inspirées par leur orientation religieuse. Ce qui est particulièrement remarquable, c’est le grand écart entre les villes et les régions de montagne. La ville de Berne, par exemple, tient le record avec 83,6% de oui, tandis que dans l’Oberland Bernois, la commune d’Adelboden est à près de 70% de non.

Une confortable majorité

Durant cette campagne, on a pu voir deux types d’opposants. Certains avançaient à visage découvert avec l’argument naturel qu’un enfant avait besoin d’un père et d’une mère. D’autres ont lancé une campagne contre «l’enfant-objet» avec des affiches «trash» pour tenter de choquer l’opinion. Au vu du résultat, cette seconde campagne n’a guère fait bouger les lignes. Le texte adopté ce jour est probablement appelé à évoluer avec le don d’ovule ou l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples d’hommes, avec le concours d’une mère porteuse. C’est de la musique d’avenir. Mais le résultat du jour montre qu’une confortable majorité de la population suisse a définitivement élargi ses horizons sur ces questions.

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