CommentaireQuand les Vaudois font de la résistance contre Berne
Alors que le CHUV est bientôt à saturation de patients Covid-19, le Conseil d’État vaudois se montre étonnamment réticent à prendre certaines mesures pour enrayer la 4e vague.
- par
- Eric Felley
On ne pensait pas que cela viendrait des Vaudois. Alors que les différents cantons romands donnent leur accord de principe pour l’extension du Certificat Covid-19 proposée par le Conseil fédéral, sous certaines conditions, celui de Vaud, par son Conseil d’État, se montre le plus réticent. Il estime que son utilisation pour les cafés et restaurant ne devrait être obligatoire qu’en tout dernier recours: «Ce doit être l’ultima ratio, dès lors que les conditions de contamination ne sont pas comparables avec des lieux tels que les bars ou les boîtes de nuit».
Le canton demande aussi que soit fixé un taux d’occupation des soins intensifs pour les patients Covid à partir duquel des mesures devront être prises. Cette requête est assez surprenante alors que le CHUV doit faire face à une hausse des hospitalisations dues au Covid-19. Comme l’a souligné la cheffe de la Santé Rebecca Ruiz dans «Le Temps» de samedi, l’établissement a dû transférer des patients dans d’autres cantons, ajoutant que le CHUV «n’a plus les marges d’augmentation de lits en soins intensifs des précédentes phases de la pandémie».
Des séjours plus longs
Dans un autre article publié également samedi dans «La Liberté» et journaux affiliés, Jean-Daniel Chiche, chef de service de médecine intensive adulte au CHUV, évoquait une situation proche de la saturation. Il ne restait que trois lits de soins intensifs pour les patients Covid, tandis que onze autres étaient occupés. Fait inquiétant aussi, les personnes hospitalisées aux soins intensifs font des séjours plus longs (plus de 20 jours), que lors des premières vagues, car ils sont plus gravement atteints.
La situation tendue au CHUV n’a, semble-t-il, pas été un élément déterminant dans la réponse du canton de Vaud Berne. Sans doute que le Conseil d’État n’est pas convaincu que l’extension du certificat Covid aux cafés et restaurants aura une réelle influence sur le nombre des hospitalisations. Cette position a réjoui le chef de GastroVaud, Gilles Meystre, qui parlait lundi d’une «excellente nouvelle» et remerciait le Conseil d’État pour son écoute attentive, tout en espérant «que le Conseil fédéral en fasse de même».
Et là, c’est moins sûr, car la grande majorité des cantons sont sur la ligne du Conseil fédéral. La plupart souhaitent que, si l’extension du certificat Covid est décidée, la mesure s’applique uniformément sur le territoire national.