États-UnisManifestation devant la maison d’un juge de la Cour suprême américaine
Les manifestants accusent la Cour suprême de vouloir démanteler le droit à l’avortement, après le refus de bloquer une loi du Texas qui interdit quasi tous les avortements.
Scandant «mon corps, ma voix», des défenseurs du droit à l’avortement ont manifesté lundi soir devant la maison du juge de la Cour suprême des États-Unis Brett Kavanaugh accusé de vouloir démanteler cet acquis des années 1970.
Sous la surveillance de policiers, une soixantaine de personnes ont marché dans le quartier cossu de Chevy Chase, en banlieue de Washington, jusqu’au domicile du magistrat, resté portes closes malgré des lumières allumées.
«La Cour suprême empiète sur nos droits et Brett Kavanaugh joue un rôle important là-dedans», a déclaré à l’AFP Sophia Geiger, 18 ans, en référence, notamment, au refus de la haute juridiction de bloquer une loi du Texas qui interdit depuis le 1er septembre quasi tous les avortements dans ce vaste État. «On a eu de nombreuses marches de femmes, et clairement il n’a pas compris le message. Alors maintenant on veut qu’il ressente directement les effets» de ses décisions, a-t-elle ajouté pour expliquer la destination – peu commune – du cortège.
«Pour le droit de choisir»
«On vient le voir là où il travaille» depuis le début de la pandémie qui a entraîné la fermeture de la haute Cour, a renchéri Nadine Bloch, membre de l’organisation ShutdownDC et organisatrice de la manifestation. «On commence avec Brett mais on n’a pas dit qu’on n’irait pas chez les autres…»
Dans le cortège, Nancy, 75 ans, a expliqué se battre depuis les années 1960 «pour le droit de choisir». Même après l’arrêt Roe v. Wade de 1973, quand la Cour suprême a reconnu que les femmes avaient un droit à l’avortement, elle est restée vigilante. Habitante du Texas, elle a observé les efforts «extrêmement bien planifiés, étape par étape» du gouverneur républicain Greg Abbott pour revenir en arrière et regrette que ce soit les femmes pauvres, incapables de se rendre dans les États voisins, qui en fassent les frais.
Elle espère que le juge Kavanaugh, un des six juges conservateurs, et l’un des trois nommés par Donald Trump, se ressaisisse si le dossier revient – pour un examen de fond – devant la Cour. «Il a une voix puissante, il peut écouter la mienne.»