Européens multisportsLe relais 4 x 100 m masculin «va courir pour une médaille»
Qualifié pour la grande finale prévue ce dimanche soir à Munich, le quatuor suisse aborde cette course avec ambition. Il estime être en capacité de se rapprocher du record national, voire de le battre.
- par
- Chris Geiger - Munich
On attendait le relais 4 x 100 m féminin en finale des Championnats d’Europe. C’est finalement son pendant masculin qui va se battre pour les médailles, du moins l’ambitionne-t-il, ce dimanche soir (21 h 12) au Stade olympique de Munich.
Vendredi matin, quelques minutes avant la désillusion vécue par les Suissesses, Pascal Mancini, Bradley Lestrade, Felix Svensson et Daniel Löhrer avaient pris la troisième place de leur série en signant leur meilleure performance de la saison (39’’03). En l’état, ce chrono ne suffira pas – et de loin – pour se mêler à la lutte aux trois premières places. Les protagonistes en sont d’ailleurs parfaitement conscients. La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont également certains de pouvoir faire «beaucoup mieux», dixit Felix Svensson.
«Avec l’adrénaline, on va tous aller un peu plus vite, expose le Genevois d’adoption. Donc ça promet. Par rapport à la demi-finale, il va falloir soigner les passages de témoin. Moi-même j’ai des responsabilités par rapport à ça. Je devrai me montrer plus réactif en mettant ma main derrière. Je pense et j’espère arriver plus en forme ce dimanche soir.»
Changement dans l’alignement
Pour sa deuxième participation à des Championnats d’Europe en plein air, la première sous les couleurs de la Suisse, le sprinteur originaire de Suède a été placé en troisième relayeur par ses entraîneurs. «Ce choix a été assez simple à prendre étant donné que je suis un spécialiste du 200 m, dévoile l’athlète de Versoix. J’ai l’expérience de courir dans le virage.»
À la sortie de ce dernier devrait l’attendre non pas Daniel Löhrer mais bien William Reais ce dimanche soir. «William avait été laissé au repos lors de la demi-finale à cause de la fatigue accumulée lors de ses courses (ndlr: série et demi-finale du 200 m) de jeudi», détaille Pascal Mancini, le capitaine du relais à Munich.
Le Fribourgeois de 33 ans, membre le plus expérimenté de cette équipe nationale, estime que la titularisation du Grison va permettre au quatuor d’être plus compétitif sur le tartan bavarois. «S’il court et si l’on optimise nos transmissions, alors je pense qu’on peut vraiment gagner une demi-seconde en finale, assure-t-il. On pourrait alors se rapprocher du record de Suisse, voire mieux!»
Cette marque de référence, Pascal Mancini avait contribué à l’établir il y a huit ans déjà lors des Championnats d’Europe de Zurich. Bien épaulé par Amaru Schenkel, Suganthan Somasundaram et Alex Wilson, il avait alors bouclé le tour de piste en 38’’54.
«Il s’est passé beaucoup de choses depuis cette époque, sourit l’athlète de la FSG Estavayer-le-Lac. Personnellement, je reste le même compétiteur. J’adore toujours autant le relais, qui est vraiment ma discipline favorite. Sur un plan individuel, je suis en revanche plus rapide qu’en 2014.»
En Allemagne, Pascal Mancini est désormais bien plus qu’un simple coureur. Il adopte le rôle de grand frère. Et cette fonction lui tient très à cœur. «Il faut savoir que je coache des athlètes en parallèle à ma propre carrière, dévoile celui qui a notamment pris sous son aile le Chaux-de-Fonnier Bradley Lestrade, deuxième relayeur sur ce relais 4 x 100 m. Je me sens donc responsable de cette équipe. J’essaie de donner des conseils à mes coéquipiers. Par exemple, Felix était un peu déçu de sa course sur 200 m jeudi. Je suis donc allé le réconforter et le rebooster en vue de la demi-finale du 4 x 100 m du lendemain. Plus globalement, je dirais qu’il y a peut-être un peu plus d’intimité entre nous qu’entre les athlètes et les coaches nationaux.»
Cette excellente synergie doit permettre aux Helvètes de «courir pour une médaille» ce dimanche soir, même s’ils sont conscients que le niveau de leurs adversaires en finale sera «très haut». Mais Pascal Mancini, avec son vécu, sait aussi une chose: «En relais, il ne faut pas se mettre de limites et se laisser surprendre.» En ce sens, voir la Suisse sur l’une des trois marches du podium serait assurément l’une des plus grandes sensations de ces Européens de Munich.