Hockey sur glace: Tim Bozon: «C’est plus simple pour nos parents»

Tim Bozon 3, Kevin Bozon 0. Les affrontements entre Lausanne et Ajoie tournent systématiquement en faveur du LHC depuis le début de l’exercice. Disputé vendredi soir à Porrentruy, le troisième duel entre les deux formations a toutefois été le plus serré de la saison, avec une victoire vaudoise acquise au-delà du temps règlementaire (3-4 ap).

À l’issue de la partie, les deux frangins se sont rejoints dans les couloirs de la Raiffeisen Arena pour débriefer la rencontre, évoquer ces matches toujours un peu spéciaux pour eux et commenter leur début de championnat. Interview croisée dans la complicité et la bonne humeur.

Tim et Kevin Bozon, quelles sont vos analyses de cette partie?

Tim Bozon: Ça reste une victoire pour nous. On a passé les quarante premières minutes dans la zone ajoulote, mais on n’est pas assez entrés à l’intérieur. En d’autres termes, on est trop restés en périphérie. On a passé beaucoup de temps en zone offensive, sans toutefois se créer de grosses chances de but. Il y en a eu, mais pas assez.  On aurait dû se mettre à l’abri plus tôt. C’est dommage, même si on est contents de cette victoire.

Kevin Bozon: Je ne pense pas qu’on doit être trop déçus. Comme l’a dit Tim, on s’est un peu fait marcher dessus lors des deux premiers tiers. Prendre un point ce soir (ndlr: vendredi), dans ces circonstances, est quelque chose de positif pour nous. Si on livre un match similaire samedi à Kloten, une partie importante pour nous, ça ne va pas jouer. Depuis le retour de la pause, ça se passe moyennement. Il va falloir changer quelque chose car on ne peut pas jouer de cette manière encore longtemps.

Les deux premières égalisations ajoulotes ont directement été annihilées par des buts lausannois. Comment avez-vous vécu ces moments-clés?

Kevin Bozon: C’est vrai que ces buts nous ont fait un peu mal au moral, notamment la réussite de Jason Fuchs en fin de première période (ndlr: à 25 secondes de la sirène). Quand on revient à égalité, mais qu’on prend un but directement derrière, ça ne va pas. C’est là-dessus qu’il faut travailler. On n’a toutefois pas lâché et on est allés chercher un point important.

Tim Bozon: De notre côté, cette capacité de réaction est évidemment quelque chose de positif. Mais il faut rester humble dans nos performances et dans notre façon de jouer. On est effectivement sur une bonne série de victoires, mais on doit continuer de jouer de la bonne façon chaque soir. Ce n’est pas parce que ça va bien en ce moment qu’il faut tomber dans de mauvaises habitudes. Il faut continuer de rester l’équipe qu’on est depuis un petit moment désormais, c’est-à-dire celle qui respecte le système. En ce sens, les prochaines sorties vont être de bons tests pour nous.

Ce côté humble est-il également présent lors de vos conversations privées ou y a-t-il quelques chambrages?

Tim Bozon: Non, on ne se chambre pas. J’ai beaucoup de respect pour mon frère et son équipe. J’ai assisté au barrage entre Ajoie et La Chaux-de-Fonds en fin de saison dernière. Je sais que ce ne sont pas des situations faciles. Mais, à l’image de cette série, Ajoie est une équipe qui montre toujours beaucoup de caractère et qui se bat. Je me rappelle la misère qu’on avait subie face à eux lors du dernier championnat. Ils nous avaient notamment battus avant Noël et cette défaite nous avait plongés dans la crise. C’est pourquoi je répète qu’il faut rester humble dans cette Ligue. Dans le cas contraire, on peut vite retomber sur terre.

Ces matches entre Ajoie et Lausanne sont-ils toujours spéciaux pour vous?

Kevin Bozon: Au début, c’était évidemment spécial. Surtout pour moi car j’ai galéré pour atteindre ce niveau. Alors forcément, c’était d’autant plus particulier d’affronter Tim. C’est désormais devenu un peu une habitude, même si c’est toujours sympa de le voir et de jouer face à lui.

Tim Bozon: On ne s’envoie pas de messages avant la partie car on est déjà dans notre bulle. Chacun a sa préparation et ses choses à faire. Cela fait deux saisons que l’on s’affronte, de nombreux duels entre nous ont déjà eu lieu. Pour moi, c’est devenu un match comme un autre. Par contre, on se croise toujours avant et après le match. C’est aussi plus simple pour nos parents car ils n’ont qu’un match à regarder et ils n’ont pas besoin de zapper entre deux parties (rires).

Finalement, comment jugez-vous le début de saison de l’autre?

Tim Bozon: Kevin a subi au mauvais moment une grosse blessure (ndlr: au bas du corps, contractée lors du match amical du 22 août contre Bâle), qui l’a tenu éloigné durant toute la préparation et qui l’a privé des premiers matches de la saison. Ça n’a pas été facile pour lui, surtout qu’il sortait d’une grosse première saison, avec un très bon rôle au sein de son équipe. Il avait réussi une bonne fin d’exercice, notamment sa série face à La Chaux-de-Fonds et son Championnat du monde avec l’équipe de France. Il a fallu qu’il se montre patient, qu’il retrouve le rythme et qu’il regagne ses minutes match après match. Je ne m’inquiète pas pour lui pour la suite du championnat.

Kevin Bozon: Déjà, il y a eu son goal incroyable de dimanche dernier (ndlr: lors du succès 5-0 du LHC contre Ajoie). Au début, je n’avais pas vu que c’était Tim. Quand j’ai vu que c’était lui, j’étais fier et content pour lui. Mais ça m’a aussi fait chier, surtout que c’était le premier but de la rencontre (rires). Plus globalement, il est sur la continuité du Championnat du monde, où il avait été le meilleur Français du tournoi. Il fait un bon début de saison. J’espère que ça va continuer pour lui car il le mérite.