FootballKevin Trapp a vaincu la malédiction du Camp Nou
La dernière fois que le gardien allemand avait joué à Barcelone, il en avait pris six. C’était le 8 mars 2017 avec le PSG, lors de la fameuse remontada du Barça. Jeudi soir, il est sorti vainqueur et qualifié avec l’Eintracht Francfort.
- par
- Renaud Tschoumy
Kevin Trapp tient sa revanche. À 31 ans, le gardien allemand a enfin vaincu le signe indien au Camp Nou.
Pour mieux comprendre, un retour en arrière s’impose. Le 8 mars 2017, soit il y a un peu plus de cinq ans, Trapp gardait les buts du Paris St-Germain. Vainqueur de Barcelone 4-0 en match aller des 8es de finale de Ligue des champions, le PSG s’était présenté dans l’arène barcelonaise, dans la peau d’un qualifié potentiel pour les quarts de finale.
Mais Neymar – alors joueur du Barça – et ses coéquipiers allaient faire exploser Trapp et le PSG, en s’imposant 6-1, alors que le score n’était encore que de 3-1 à la 87e minute du match!
Ce soir-là, Kevin Trapp et les Parisiens avaient vécu un véritable cauchemar. Et le gardien allemand avait mis du temps à s’en remettre. Relégué au rang de remplaçant la saison suivante, il avait choisi en août 2018 de revenir dans le club qui l’avait révélé, l’Eintracht Francfort.
Et c’est justement avec l’Eintracht Francfort que Trapp a pu effacer de sa mémoire le cauchemar du 8 mars 2017. Très exactement 5 ans, 1 mois et 6 jours plus tard, c’est en vainqueur qu’il a quitté la pelouse barcelonaise (3-2).
Après le match nul de l’aller (1-1), l’Eintracht a fait fort jeudi soir au Camp Nou: il menait en effet 3-0 après un peu plus d’une heure de jeu, et les buts tardifs de Busquets (91e) et Depay (90e + 10 sur penalty) n’y ont rien changé: le neuvième de Bundesliga s’est offert la peau du Barça en quart de finale de Ligue Europa.
«Avant que vous ne me posiez la question: oui, ce que j'avais vécu ici en 2017 est bien oublié maintenant», a réagi Trapp devant les micros, sitôt après la victoire.
Pourtant, les deux buts de Barcelone auraient pu lui faire remonter de funestes souvenirs en mémoire. Mais le penalty de Depay est survenu de manière bien trop tardive pour que le Barça puisse espérer effectuer une deuxième remontada. «On a appliqué notre plan à la perfection», se félicitait Trapp.
«On s'est sentis comme à Francfort, ça a été incroyable», a poursuivi le gardien, faisant référence à la présence de près de 30’000 supporters allemands au Camp Nou (soit plus du tiers de l’affluence globale, à savoir 79’469 spectateurs).
Laporta: «C’est une honte»
«C'était extraordinaire de sentir cela, a encore dit Trapp. Je n'ai pas les mots pour dire ce que je ressens. Cela fait des années que je joue, et j'ai rarement vécu cela. C'est pour cela qu'on est restés après le match (sur la pelouse), pour passer du temps avec nos fans, qui ont fait un effort pour être avec nous. C’est une grande fierté, je ressens beaucoup de joie. Leur soutien a été incroyable, on n'a vu que du blanc partout.» Au passage, Kevin Trapp n’a pas oublié d’aller embrasser sa femme, le mannequin brésilien Izabel Goulart.
Le souvenir de la remontada barcelonaise définitivement effacé de sa mémoire, Kevin Trapp et l’Eintracht Francfort peuvent d’ores et déjà se concentrer sur leur demi-finale, qui les verra affronter West Ham United les 28 avril (à Londres) et 5 mai (à Francfort).