Twitter devient «X»«Ce changement est une erreur marketing monumentale»
Après l’annonce du changement de logo et de nom de l’application par Elon Musk, les réactions sont en demi-teinte.
Elon Musk a de nouveau effectué un changement majeur concernant Twitter, qui a dit adieu lundi à son célèbre oiseau bleu pour devenir X, nouvelle étape du projet de super-application à tout faire que veut créer l’entrepreneur, avec des réactions en demi-teinte.
Les tweets deviennent des X
Dès dimanche, Elon Musk avait changé sa photo de profil sur Twitter, la remplaçant par le nouveau logo, décrit comme «minimaliste Art déco». Interrogé par un internaute, Elon Musk avait également indiqué que les tweets seraient appelés des X après le changement de nom.
Ce changement d’identité survient dans une période délicate pour Twitter, dont les revenus publicitaires ont chuté de 50%, la plateforme étant désertée par de nombreux annonceurs échaudés par le remaniement brutal d’Elon Musk et des décisions jugées difficilement lisibles.
«Cela pourrait lui offrir un nouveau départ»
«Un changement de nom peut signaler une évolution stratégique, moderniser une marque ou aider à sortir d’une crise d’image», explique Vanitha Swaminathan, professeure de marketing à l’Université de Pittsburgh. «Dans le cas de Twitter, c’est les trois à la fois (et) cela pourrait lui offrir un nouveau départ, estime l’universitaire, mais il faut que cela soit suivi de mesures spécifiques qui montrent qu’il se passe effectivement quelque chose.»
«Ce changement est une erreur marketing monumentale», a rétorqué, sur Twitter, l’entrepreneur Sam Kelly. «Twitter est une marque mondiale iconique, à la valeur immense. Toute une terminologie s’est créée autour d’elle», comme le verbe tweeter, passé dans le langage courant, «ce qui ne peut pas être répliqué avec «X» a tweeté… ou plutôt «a xé» l’entrepreneur.
«Un excellent agrégateur d’informations»
Depuis le rachat de Twitter l’an dernier pour 44 milliards de dollars, Musk a régulièrement évoqué son projet nébuleux de le transformer en application multifacettes, avec des services financiers, comme WeChat en Chine. Simon Kemp, PDG du cabinet de conseil numérique Kepios, s’est dit sceptique quant à la capacité de Twitter à devenir une super-application, ce qui nécessiterait, au passage, des investissements massifs, alors qu’Elon Musk s’est essentiellement concentré sur la réduction des coûts jusqu’ici.
«Étant donné la façon dont Elon Musk a traité les salariés de Twitter depuis son acquisition» du réseau social, «je n’imagine pas que de nombreux développeurs se précipiteront» pour rejoindre l’entreprise et «créer des applications» nouvelles, «à moins que Musk ne puisse offrir des incitations exceptionnelles», ce qui «sera encore plus délicat compte tenu de l’endettement actuel de la société», a jugé Simon Kemp. Toutefois, la plateforme pourrait devenir «un excellent agrégateur d’informations» mondiales et payantes, a-t-il estimé.
Le réseau social est confronté à une myriade d’applications concurrentes, dont le nouveau venu lancé par Meta, Threads, qui compte environ 117 millions d’utilisateurs, selon le cabinet spécialisé Quiver Quantitative. Twitter réunissait, de son côté, un peu plus de 200 millions d’utilisateurs quotidiens, début juillet, selon la société spécialisée SensorTower.