Hong Kong: Un militant pro-démocratie a demandé l’asile au Royaume-Uni

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Hong KongUn militant pro-démocratie a demandé l’asile au Royaume-Uni

Tony Chung, premier militant à être emprisonné au titre de la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, a réussi à rejoindre le Royaume-Uni où il a demandé l’asile politique.

Tony Chung le 8 août 2020 à Hong Kong.

Tony Chung le 8 août 2020 à Hong Kong.

AFP

Le jeune militant pro-démocratie hongkongais Tony Chung, condamné pour «sécession» en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, a annoncé vendredi avoir réussi à gagner le Royaume-Uni et à y avoir demandé l’asile politique.

Alors âgé de 20 ans, Tony Chung avait été en 2021 le premier militant à être emprisonné au titre de cette loi, après avoir réclamé l’indépendance du territoire restitué par le Royaume-Uni à la Chine en 1997. Condamné à trois ans et demi de prison, il avait été libéré en juin dernier mais restait soumis à un étroit contrôle des autorités.

Sur Facebook, le militant dit avoir obtenu l’autorisation de passer des vacances sur l’île méridionale d’Okinawa au Japon, et de là avoir organisé son départ vers l’Europe avec l’aide d’«individus et d’organisations» américains, canadiens et britanniques.

«Mon cœur a chaviré»

«Je suis arrivé sain et sauf au Royaume-Uni et j’ai déposé une demande officielle d’asile politique à l’entrée sur le territoire», a-t-il écrit dans un long communiqué diffusé vendredi sur son compte Facebook. «Cela veut aussi dire que dans un avenir proche, il me sera impossible de retourner chez moi à Hong Kong. Bien que j’aie anticipé ce jour, au moment où j’ai pris ma décision, mon cœur a chaviré», a-t-il ajouté.

Tony Chung avait fondé en 2016 l’association étudiante Student Localism, qui réclamait l’indépendance de Hong Kong. Cette association s’était inscrite dans le mouvement pro-démocratie à l’origine d’importantes manifestations en 2019 pour réclamer davantage d’autonomie, mais où les revendications indépendantistes étaient restées minoritaires.

Invoquant les troubles provoqués par ces manifestations souvent violentes, Pékin avait édicté en 2020 une «loi sur la sécurité nationale» réprimant le sécessionnisme et permettant de museler toute voix dissidente.

«Graines de la liberté»

«Je suis convaincu que tant que les habitants de Hong Kong n’abandonneront jamais, les graines de la liberté et de la démocratie germeront à nouveau», a assuré Tony Chung dans son message sur Facebook. Il y a également décrit le strict contrôle dont il dit avoir fait l’objet depuis sa libération, assurant avoir été notamment empêché de prendre un emploi et de demander une aide juridique.

Le jeune militant avait été interpellé en octobre 2020 par des policiers en civil à quelques mètres du consulat américain auquel il souhaitait demander l’asile.

Certains militants pro-démocratie hongkongais ont pu s’enfuir à l’étranger au cours des dernières années. Plusieurs sont derrière les barreaux, dont l’ancien magnat de médias Jimmy Lai, jugé actuellement et qui encourt la prison à vie.

(AFP)

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