Football: Sion a repris possession de Tourbillon en beauté

En accueillant Wil à Tourbillon, Sion avait la possibilité de s’emparer seul de la tête du championnat en attendant le verdict de Thoune-Xamax, ce samedi. Les Valaisans devaient surtout effacer cette fin de match calamiteuse contre le leader bernois lorsque, menant pourtant 2-0 à un quart d’heure de la fin, ils avaient fini par perdre trois points qui leur étaient promis en ce maudit dernier lundi de septembre…

Eh bien, Sion, sans sourciller ni vraiment trembler, a réussi à atteindre ses deux objectifs, suffisamment liés, pour lui permettre d’afficher ses ambitions jusqu’au sommet de la hiérarchie, fût-elle provisoire. Des ambitions qu’il est parvenu à traduire sur la pelouse pour le plus grand bonheur de son public. 3-0, le résultat est aussi éloquent que la manière qui l’y a conduit. Alors qu’il restait sur deux résultats négatifs à domicile, survenant eux-mêmes après des années de galère à Tourbillon, son locataire a effacé en beauté le complexe qu’il pouvait nourrir en évoluant devant ses supporters.

À Tourbillon, Sion allait pourtant se retrouver confronté à deux adversaires, avec cet étonnant Wil sur le terrain et la concurrence de la foire du Valais. Jouer un vendredi soir de comptoir à Martigny, c’est l’assurance de perdre une partie de son potentiel spectateurs. Cela n’empêcha pas le kop d’assurer l’animation sonore dans les gradins alors que la machine sédunoise disposait ses premières pièces sur l’échiquier. Passé une période de réglages ponctuée de quelques escarmouches provoquées par Chouaref, le spectacle devait monter en puissance en trois actes distincts. Sur le premier (24e), Sorgic n’exploitait pas l’offrande de Berdayes en croisant trop sa reprise. Il y eut ensuite une histoire de penalty, que M. Cibelli refusa très curieusement à Sorgic, parti seul affronter Ammeter mais qu’un défenseur saint-gallois avait pourtant précipité au sol de manière plus qu’énergique (29e). 

La vraie étincelle allait surgir des pieds inspirés de Bua quand celui-ci, servi par Kabacalman, n’hésitait pas à tenter sa chance dans un angle impossible. De l’angle des seize mètres, le Genevois décochait une frappe de mule qui terminait sa course dans la lucarne opposée (30e). Un petit bijou que Wil aurait pu annuler sur une tentative de Muci flirtant avec le poteau. 1-0 à la pause pour des Valaisans conquérants, personne ne s’était vraiment ennuyé jusque-là.

Dès la reprise, Sion pouvait signer le break sur un contre rondement mené: suite à une percée rageuse de Sorgic suivie d’un centre, Berdayes laissait intelligemment passer le ballon, ayant senti dans son dos Chouaref mieux placé que lui, lequel Chouref ne manquait pas de transformer pareil caviar (51e, 2-0). Le club valaisan se retrouvant dans la même configuration que face à Thoune, restait à ne pas reproduire les mêmes erreurs ayant débouché sur le désastre que l’on sait. Ce à quoi il s’employa, non sans connaître quelques frissons lorsqu’on le vit toujours plus abandonner l’initiative du jeu. Jusqu’à l’estocade finale, portée par Ziegler suite à un coup franc indirect accordé à la hauteur du penalty.

Porté par ses supporters, Sion revit dans un stade qu’il s’est réapproprié. Le syndrome d’évoluer à la maison qu’il ressentait parfois semble appartenir au passé. Avec une magie qui opère à nouveau, et une communion peut-être faite pour durer cette fois-ci, tant les fidèles de Tourbillon s’identifient à ce qu’ils voient sur le terrain en matière de caractère et d’état d’esprit