Hockey sur glaceCinq observations après le duel entre le LHC et Gottéron
FR Gottéron a confirmé son statut de leader en s’imposant 3-1 samedi sur la patinoire du Lausanne HC. Les Dragons n’ont rien volé: la meilleure équipe, la plus structurée et la mieux huilée aussi, s’est imposée.
- par
- Cyrill Pasche Lausanne
1. Le sans-faute de Gottéron
Depuis sa dernière défaite – précisément contre Lausanne à Fribourg le 21 septembre dernier (2-5) – l’équipe de Christian Dubé a réalisé un sans-faute: sept matches, sept victoires dans le temps additionnel, et surtout aucun point égaré. Une impressionnante série valant 21 points qui a permis aux Dragons de se hisser à la première place du classement (depuis leur victoire de vendredi contre Ajoie) et de confirmer, samedi à Lausanne, leur statut de leader du championnat. À la Vaudoise aréna, les Fribourgeois ont livré une prestation aboutie: ils ont saisi les occasions lorsqu’elles se sont présentées (comme sur l’ouverture du score signée Daniel Brodin), puis ils ont su gérer leur avance jusqu’à la sirène finale. Du boulot bien fait, c’est le moins que l’on puisse dire.
2. Raphael Diaz était au-dessus du lot
Le Zougois, transfert phare de FR Gottéron, avait inscrit la veille contre Ajoie son premier but sous le maillot des Dragons. Samedi à Lausanne, le capitaine de l’équipe de Suisse a été dominant, tant défensivement qu’offensivement. Même Mauro Dufner, son partenaire en défense, ressemblait presque à un mini Ryan Gunderson à ses côtés. C’est dire. Surtout, Diaz a montré qu’il est le patron défensif (et peut-être même davantage que cela) de cette équipe fribourgeoise. Il n’a pas hésité à se ruer dans les brancards en fin de match lorsque les esprits ont commencé à s’échauffer. Un leader, un vrai.
3. Genazzi toujours aux abonnés absents
Le défenseur de 33 ans n’a plus rejoué depuis «l’affaire du téléphone» survenue il y a une dizaine de jours dans le vestiaire lors d’un match contre les ZSC Lions à la Vaudoise aréna. Contre FR Gottéron, Genazzi a ainsi manqué un quatrième match de rang (trois en championnat, un autre en Champions Hockey League). Officiellement, Genazzi était surnuméraire. Le joueur, qui n’a jamais caché son très fort attachement à la ville de Lausanne et au club, est-il sur le départ? Évidemment, personne du côté du LHC n’a souhaité commenter cette situation. À la demande d’un confrère, en salle de presse, qui souhaitait savoir où en était le «dossier Genazzi», le directeur de la communication du LHC, Thierry Meyer, a répondu «qu’il n’avait pas la réponse». Et pour le coup, on veut bien le croire. Reste qu’en observant la brigade défensive du LHC face aux Dragons, on ne peut s’empêcher de penser qu’un joueur comme Genazzi, pour autant qu’il soit utilisé correctement, serait une réelle plus-value pour le club vaudois. Notamment à la relance et à la construction du jeu depuis les bases arrières…
4. Renforts étrangers: quel contraste
Les «Fribourgeois» DiDomenico, Desharnais, Brodin, Gunderson d’un côté. Les «Lausannois» Sekac, Emmerton, Barberio et Gernat de l’autre. Il n’y avait pas photo, d’un point de vue de la qualité, de l’impact et de la présence, entre la brigade étrangère de FR Gottéron et celle du LHC. Les importés du club vaudois ont fait bien pâle figure en comparaison. Si Sekac a finalement été correct et a marqué le seul but du LHC, ses trois autres coéquipiers n’ont pas vraiment justifié leur statut de «renforts». C’était sans doute la différence la plus marquante entre les deux équipes: les individualités des Dragons tirent indiscutablement le reste du groupe vers le haut. À Lausanne, on ne peut malheureusement pas en dire autant. Le classement actuel des deux formations en est aussi certainement le reflet.
5. Fust et la répartition du temps de jeu
Contre Fribourg, le Tchèque Jiri Sekac (1 but) a patiné durant 14’02’’, soit un temps de glace correspondant à un joueur de troisième bloc, mais en tout cas pas à celui d’un renfort étranger. 14’02’’, c’est par exemple bien moins que Ken Jäger (16’01’’) ou Jason Fuchs (18’55’’), et c’est surtout largement moins que Tim Bozon (20’48’’), qui pour sa part a hérité cette saison du temps de glace d’ordinaire réservé aux attaquants étrangers et aux meilleurs attaquants suisses…
Le constat est encore pire pour Mark Barberio, le capitaine. Pendant que le Slovaque Martin Gernat a patiné durant 24’23’’ et Andrea Glauser pendant 24’58’’ (!) le défenseur canadien s’est contenté de 15’57’’ de temps de jeu. Tout comme Fabian Heldner, pourtant défenseur international, dont le champ d’action a été réduit à seulement 14’17’’ de jeu.