Football: Le SLO repousse la promotion d’Yverdon Sport

Il existe à Stade Lausanne Ouchy un goût prononcé pour la contradiction lorsque se trouve face à lui son rival yverdonnois. Le SLO, c’est cette équipe qui s’était improvisée invincible entre 2018 et 2019 pour souffler le titre de Promotion League à son voisin, condamnant Yverdon Sport à purger deux saisons supplémentaires loin de la Ligue nationale. En slalomant entre les gouttes d’une faillite et en déjouant tous les pronostics, au passage.

Gâcher la vie des Verts donc, Stade Lausanne sait faire. L’occasion d’en rajouter une couche vendredi soir était trop belle pour que les Stadistes passent à côté. Les 300 supporters yverdonnois réunis sous le «chapiteau» de la Pontaise (nettement plus avec ceux présents en tribune) n’attendaient qu’une toute petite chose: le point qui sépare encore YS de la Super League. Juste histoire que tout soit réglementaire et mathématiquement concret, tant seul un cataclysme peut empêcher Yverdon de monter. Mais ce point-là, le SLO se garderait bien de l’offrir.

Yverdon Sport a pourtant convoqué la symbolique. Sur le terrain, l’excellent mais suspendu Silva était remplacé par Nehemie Lusuena. Le demi de 24 ans, qui attendait une titularisation depuis février, est le dernier footballeur rescapé de l’époque où YS devait encore en découdre avec La Sarraz ou Naters en 1re ligue. Cette éternité n’est vieille que de six années, durant lesquelles Yverdon a changé de monde et de dimension.

Les Nord-Vaudois avaient pourtant les pieds bien ancrés à la Pontaise vendredi. Celui de Théo Berdayes, avec une finesse quasi parfaite, a failli glisser la balle au bon endroit d’une pichenette bien sentie après à peine deux minutes. Mais celle-ci est venue mourir sur la latte. La réussite qui accompagne YS dans sa saison géniale avait-elle disparu? Pas à en croire l’action de l’ouverture du score. Théo Berdayes a voulu prendre sa chance à vingt mètres, son pied d’appui a dévié le ballon droit sur Mauro Rodrigues, qui s’est retrouvé face à un boulevard avant de conclure.

En ajoutant un orteil supplémentaire en Super League, Yverdon Sport a sans doute oublié un peu plus de la gifle qu’il avait reçue face au SLO en novembre (5-0). Alors? Alors les Lausannois se sont chargés de la leur rappeler. Tout en rappelant autre chose: en évoluant à ce niveau, Stade fera également partie du trio de tête au moment des comptes, dans deux journées.

Les raisons du retour en force des hommes d’Anthony Braizat sont multiples, mais il repose surtout sur une évidence. Teddy Okou, peut-être le meilleur joueur de Challenge League l’automne dernier, a retrouvé toutes les qualités qui font de lui un joueur brillant. Yverdon Sport, incapable de contenir l’intenable ailier, l’a appris à ses dépens. Les deux premiers buts stadistes, c’est lui. L’offrande pour le 3-1 de Florian Danho, encore lui. Et ses partenaires se sont arrangés pour ajouter le 4-1 final sans ajouter le nom de l’homme de la soirée une quatrième fois à la feuille de statistiques. Cette fois, la fête yverdonnoise était gâchée sur toute la ligne.