Affaire Maëlys - Nordahl Lelandais: un procès hors norme se prépare

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Affaire MaëlysNordahl Lelandais: un procès hors norme se prépare

Le trentenaire sera jugé à partir de fin janvier, pour un meurtre qui a suscité une immense vague d’émotion et pour des agressions sexuelles sur d’autres mineures.

L’ex-militaire a déjà été condamné en mai dernier à 20 ans de prison pour le meurtre d’Arthur Noyer.

L’ex-militaire a déjà été condamné en mai dernier à 20 ans de prison pour le meurtre d’Arthur Noyer.

AFP

Le Palais de justice de Grenoble se prépare à un procès hors du commun. Nordahl Lelandais, 38 ans, comparaîtra, dès fin janvier, devant la Cour d’assises de l’Isère pour le «meurtre de Maëlys De Araujo, précédé de l’enlèvement et de la séquestration» de cette enfant de huit ans tuée en 2017, selon l’ordonnance de mise en accusation.

La fillette disparaît dans la nuit du 26 au 27 août 2017 pendant une soirée de mariage où ses parents sont invités, dans la salle des fêtes du village de Pont-de-Beauvoisin, en Isère. L’affaire suscite une immense vague d’émotion.

Maëlys, 8 ans, est morte dans la nuit du 26 au 27 août 2017.

Maëlys, 8 ans, est morte dans la nuit du 26 au 27 août 2017.

AFP

Rapidement suspecté, Nordahl Lelandais, un des amis du marié, est interpellé, questionné, relâché puis mis en examen pour enlèvement après la découverte de trace ADN dans sa voiture. Il nie tout. Confondu par une trace de sang sur le tapis de sol du coffre de sa voiture, il avoue six mois plus tard avoir tué involontairement la fillette et conduit les enquêteurs jusqu’au lieu où seront retrouvés ses ossements.

L’ancien maître-chien militaire est aussi jugé pour des agressions sexuelles sur deux de ses petites-cousines de cinq et six ans, au cours du même été 2017, et pour détention et enregistrement d’images pédopornographiques.

Si la pandémie ne brouille pas les cartes, ce sera son deuxième passage aux assises en moins d’un an: en mai dernier, cet homme au parcours professionnel et sentimental chaotique avait été condamné à 20 ans de prison pour le meurtre du caporal Arthur Noyer à Chambéry – qu’il a longtemps nié.

Plus de 130 journalistes

Le procès de Grenoble s’annonce encore plus retentissant en raison de ses actes et de l’âge de sa victime, conjugués à sa personnalité opaque et à sa notoriété. Pour Pascale Vernay, la première présidente de la cour d’appel de Grenoble, «le principal défi, c’est la présence des médias», avec déjà plus de 130 journalistes pour une trentaine de médias.

«Ce n’est pas une affaire particulièrement hors norme par les faits (…). Mais on savait pertinemment que cette affaire attirerait de nombreux médias de la France entière», souligne-t-elle. Pour faire face à l’afflux des journalistes et du public, les organisateurs ont obtenu des crédits supplémentaires pour ouvrir une deuxième salle de 60 places avec retransmission vidéo. Ils ont également renforcé la sécurité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du bâtiment.

Trois semaines de procès

Le procès a été programmé sur trois semaines (du 31 janvier au 18 février), une durée rare pour ce genre d’affaire. «On ne sait jamais comment se déroule une audience. (…) Par sécurité on a préféré tabler sur trois semaines, quitte à ce que ce soit terminé avant», explique Mme Vernay.

Des mesures spéciales ont été prises pour «protéger» les parties civiles: s’inspirant cette fois du procès des attentats du 13 novembre, il a été décidé de les doter de cordons de couleurs différentes montrant si les personnes souhaitent ou non être sollicitées par les médias. Les jurés, eux, pourront bénéficier d’une assistance psychologique s’ils le souhaitent.

(AFP)

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