Jura: 13 ans après, ils sont condamnés pour avoir eu des relations avec une mineure

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Jura13 ans après, ils sont condamnés pour avoir eu des relations avec une mineure

Une jeune fille tombée amoureuse à 13 ans d’un garçon de quatre ans son aîné obtient réparation pour les actes d’ordre sexuels subis.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le Tribunal pénal a rendu son verdict ce jeudi à Porrentruy

Le Tribunal pénal a rendu son verdict ce jeudi à Porrentruy

lematin.ch/Vincent Donzé

Les faits se sont déroulés à Delémont entre 2009 et 2011: une adolescente de 13 ans amoureuse d’un garçon de quatre ans son aîné a consenti à toutes ses demandes, y compris quand il s’agissait de relations sexuelle avec ses copains de foot (ndlr: dès l’âge de 14 ans).  Pour ces actes d’ordre sexuel commis sur une mineure, quatre des cinq prévenus ont été condamnés ce jeudi à Porrentruy (JU), treize ans après les faits.

Selon «Le Quotidien Jurassien», les auteurs sont devenus des trentenaires mariés ou en passe de l’être, avec des enfants et une bonne situation professionnelle. Un prévenu a dit sa stupeur d’avoir été menotté devant sa femme et ses enfants pour être interrogé.

Livrée à elle-même

«Elle était entreprenante, réclamait ces relations et en redemandait», a soutenu un prévenu cité par «Le Quotidien Jurassien». L’adolescente leur est apparue «plus âgée» et «expérimentée». Dans une famille en lambeaux, elle était livrée à elle-même, dès ses 13 ans.

Le meneur connaissait l’âge de son amoureuse: quand elle a fêté ses 15 ans, il a invité ses amis à profiter d’elle les uns après les autres. Quand est arrivé le tour du dernier, elle avait si mal qu’au lieu d’un rapport conventionnel, elle a fourni la compensation sexuelle réclamée.

«N’avez-vous pas honte»

«N’avez-vous pas honte d’être allés les uns après les autres dans la chambre de cette jeune fille, sans lui demander ce qu’elle voulait et si elle était même consentante?» leur a demandé l’avocat de la plaignante. Cette dernière dit avoir été «complètement dépassée par les événements».

«J’étais très jeune, ils étaient grands, je me suis laissée porter par la situation et je suis restée passive, sans être consciente de ce qui arrivait», a rapporté la victime, citée par le «QJ».

Quatre condamnations

La plainte a été déposée en 2019 et le délai de prescription diffère selon qu’un acte est commis seul ou en commun. Le Tribunal pénal n’a retenu ni le viol, ni la contrainte: personne n’a proféré de menace, ni profité d’une dépendance financière. Pour des actes d’ordre sexuel commis avec une adolescente sans son consentement, quatre condamnations ont été assorties d’un sursis de deux ans.

Le meneur qui voyait sa relation comme «un plan cul» écope de 240 jours-amendes. Il devra verser 5000 francs de tort moral et payer 16 000 francs de frais de justice. Trois complices sont condamnés à 90, 60 et 30 jours-amendes, avec chacun 500 francs à verser pour tort moral et 6000 francs de frais à payer. Le doute a profité au cinquième prévenu.

Ni normal, ni acceptable 

En tant qu’adulte, même d’à peine 18 ans, il incombait aux prévenus de se renseigner sur l’âge de la fille, sachant qu’un écart de plus de trois ans n’est pas admis pour un acte d’ordre sexuel avec quelqu’un de moins de 16 ans.

Avec la réputation qu’on lui a faite, la victime a quitté la région. Elle a déclaré ne plus parvenir à construire une relation. Elle avait besoin que la justice lui dise que ce qu’elle a subi n’était ni normal, ni acceptable. C’est chose faite.

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