loi sur la faune sauvage (NE)Chasser bourré ou drogué sera désormais interdit
Neuchâtel est devenu mardi le premier canton romand pouvant retirer le permis de chasse à ceux qui pratiqueront leur activité sous l’emprise de l’alcool, de stupéfiants ou de médicaments.
- par
- Jacqueline Favez
Le Grand Conseil neuchâtelois a accepté, mardi, à une forte majorité (83 oui, 5 non, 6 abstentions) de modifier la loi cantonale sur la faune sauvage afin d’interdire aux chasseurs de pratiquer leur activité sous l’influence de l’alcool, de stupéfiants ou de médicaments. Si certains ne voyaient pas l’intérêt de légiférer sur des cas rares et qui n’ont jusqu’ici pas entraîné d’accident grave dans le canton, d’autres ont souligné l’importance de combler ce vide juridique et de prendre les devants. Pour la commission qui s’est penchée sur le sujet, il paraissait inexplicable que les règles prévalant pour conduire un véhicule, même un vélo, n’aient pas cours s’agissant de l’utilisation d’une arme.
Les modifications adoptées, qualifiées de «compromis intelligent», se calquent sur la loi sur la circulation routière: les chasseurs dont l’alcoolémie dépasserait 0,5 ‰ risquent de perdre leur permis de chasse. Il en va de même s’ils ont pratiqué leur activité sous l’influence de drogues ou de médicaments. Les agents de police, mais aussi les gardes-faune professionnels, pourront procéder à des contrôles. La révision adoptée prévoit aussi que le permis de chasse soit retiré à son détenteur en cas de retrait de son permis de port d’armes.
Neuchâtel devient ainsi le premier canton romand à prendre de telles dispositions et le deuxième canton suisse, avec Zurich, où elles entreront en vigueur ce printemps. Début 2020, le Conseil d’État vaudois, lui, avait renoncé à s’engager dans cette voie.