Moyen-OrientLa police iranienne commence à sévir contre les femmes non voilées
Les forces de l’ordre affirment utiliser une technologie «intelligente» pour identifier et sanctionner les femmes qui retirent leur hijab sur la voie publique ou encore dans les véhicules.
La police iranienne a annoncé samedi avoir commencé à mettre en application des mesures permettant d’identifier et de sanctionner les femmes qui violent le code vestimentaire imposé dans la République islamique, à l’aide de technologie «intelligente». Fin mars, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, avait averti que toutes les personnes qui enlèvent le voile seraient «punies».
Dans un communiqué sur son site internet, la police a indiqué avoir prévu «à partir d’aujourd’hui» des «actions soigneusement planifiées» sur les voies publiques, les véhicules et «les sites où le hijab est parfois enlevé». «Dans ce contexte, la technologie sera utilisée pour l’identification intelligente des personnes qui enfreignent la loi», a précisé la police.
Ces nouvelles mesures interviennent au moment où de plus en plus de femmes défient le code vestimentaire obligatoire en Iran, notamment le port du voile, depuis le début des manifestations déclenchées par la mort en détention, le 16 septembre, de Mahsa Amini, arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire.
Un crime selon la loi en vigueur
«Selon les lois en vigueur, le fait d’enlever le hijab est considéré comme un crime», a prévenu Hassan Mofakhami, chef de la sécurité de la police, cité dans le communiqué. «Les personnes qui enfreignent la loi sont responsables de leurs actes et doivent être tenues pour responsables de leur comportement», a-t-il ajouté. Mofakhami a promis également d’avertir les entreprises dont les employées enlèvent leur hijab sur leur lieu de travail, avant de fermer leurs locaux en cas de récidive.
La semaine dernière, le chef de la police, Ahmad-Reza Radan, avait déclaré que «les personnes qui enlèveront leur voile seront identifiées à l’aide d’équipements intelligents». «Les personnes qui ôtent leur hijab dans les lieux publics recevront d’abord un avertissement et seront ensuite présentées aux tribunaux», avait-il prévenu.
Selon lui, les propriétaires de voitures recevront aussi un message de mise en garde si une passagère enfreint le code vestimentaire. Ils risquent la saisie de leur véhicule en cas de récidive, a-t-il encore ajouté.