Arts: 350 000 francs: une commune genevoise s’offre une statue du Chat

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Arts350 000 francs: une commune genevoise s’offre une statue du Chat

Cologny a décidé d’acheter une œuvre de Geluck. Son conseiller administratif Pascal Hornung explique l’histoire de ce coup de cœur.

Renaud Michiels
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Renaud Michiels
C’est cette statue, «Le Chat au journal», qui a été achetée par la commune de Cologny.

C’est cette statue, «Le Chat au journal», qui a été achetée par la commune de Cologny.

Michel Pralong

Après avoir séduit à Paris ou Bordeaux, les statues géantes du Chat de Geluck avaient fait sensation à Genève, attirant de nombreux curieux ou fans de l’auteur de BD belge. Or une des œuvres va revenir dans le canton du bout du lac et y rester: la commune de Cologny l’a achetée, pour la coquette somme de 350 000 francs.

Alors que l’exposition était terminée, Cologny avait déjà prolongé le plaisir, en louant une des statues et en l’installant au milieu du giratoire de la route de Vandœuvres. Il s’agissait du bronze nommé «Sur le fil». Il y est toujours, jusqu’au 28 juin. Mais la commune cossue a donc décidé que son histoire avec le Chat devait s’inscrire dans la durée et s’est offert une autre statue, «Le Chat au journal».

Conseiller administratif en charge de la culture, Pascal Hornung avait découvert l’exposition à Paris, avant de la voir à Genève. «Je suis depuis longtemps le travail de Geluck et j’avais été vraiment séduit», nous explique-t-il.

La statue attire les curieux

Le giratoire de la route de Vandœuvres servant à des expositions temporaires, l’idée d’y placer un Chat de Geluck avait germé. Et comme la destination prévue pour les statues après Genève avait été annulée, il avait été possible d’en louer une. «On a commencé à voir des voitures venir faire plusieurs tours du giratoire», s’amuse Pascal Hornung.

La suite semblait presque logique: tenter d’acheter une statue. «Outre la qualité des bronzes, on a été séduits par l’idée d’en installer un dans l’espace public, pour toute la population. Et comme ces statues sont destinées à financer le futur musée du Chat, à Bruxelles, on trouvait aussi intéressant de participer», note l’élu.

Même si certains ont déjà été vendues, les 20 bronzes imaginés par Geluck existent ou existeront en deux exemplaires. Certains étaient donc encore disponibles et le choix s’est porté sur «Le Chat au journal», avec le gros matou rigolo lisant un quotidien.

Statue modifiée pour Cologny

«Geluck est venu, s’est intéressé aux lieux et a même imaginé deux modifications. Le journal sera éclairé de l’intérieur et il portera une mention de Cologny», raconte le conseiller administratif.

Mais le prix, 350 000 francs, n’a-t-il jamais été un obstacle? «Nous avons un fond d’achat d’œuvres d’art, alimenté chaque année si nos finances le permettent. Et il se trouve que nous avions le montant à disposition», répond Pascal Hornung.

Concrètement, la statue qui prendra ses aises à Cologny n’existe pas encore. Elle doit sortir des fonderies belges cet été et devrait être livrée au bout du lac fin octobre ou début novembre. Elle sera placée sur le même giratoire que l’actuelle et y restera au moins jusqu’à Noël.

«Ensuite elle rejoindra son emplacement définitif. Ce n’est pas encore formellement décidé, mais peut-être près de notre bibliothèque et notre centre culturel, puisqu’on parle d’un Chat qui lit. Et cet endroit voit passer beaucoup d’enfants – une idée qui plaît à Geluck», commente Pascal Hornung.

L’achat de la statue a été approuvé par le Conseil municipal le mois dernier, à une très large majorité. Seul un référendum, possible jusqu’au 22 juin, peut aujourd’hui empêcher l’histoire d’amour entre Cologny et le Chat. Mais c’est purement formel: il ne semble pas qu’il existe une quelconque fronde contre la venue du bronze.

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