Conflit Israël-Hamas«Les frappes sur Jabaliya pourraient être des crimes de guerre»
Pour l’ONU, les bombardements d’Israël sur le camp de réfugiés palestiniens sont disproportionnés, compte tenu du nombre élevé de victimes civiles et de l’ampleur des destructions.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a estimé, mercredi, que les bombardements par Israël du camp de réfugiés palestinien de Jabaliya, dans la bande de Gaza, «pourraient être des crimes de guerre».
«Compte tenu du nombre élevé de victimes civiles et de l’ampleur des destructions consécutives aux frappes aériennes israéliennes sur le camp de réfugiés de Jabaliya, nous craignons sérieusement qu’il s’agisse d’attaques disproportionnées, qui pourraient être des crimes de guerre», écrit le Haut-Commissariat dans un message sur X (ex-Twitter).
Israël a bombardé à deux reprises le camp de réfugiés de Jabaliya, mardi et ce mercredi, provoquant d’importants dégâts matériels dans ce territoire minuscule, très densément peuplé, et faisant plusieurs dizaines de morts civils à chaque fois, selon le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.
La mort de civils au cours ne constitue pas forcément un crime de guerre
Israël a expliqué, mardi, avoir visé un commandant du Hamas, Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre, en Israël. Cette attaque sans précédent du Hamas a fait plus de 1400 morts, pour la plupart des civils souvent assassinés brutalement, et plus de 240 otages détenus à Gaza, selon les autorités israéliennes.
Israël a immédiatement riposté à coup d’intenses et incessants bombardements d’artilleries et aériens sur la bande de Gaza. Selon les autorités sanitaires du Hamas, elles ont fait près de 8800 morts, dont 3648 enfants.
Le principe de proportionnalité est une des pierres de touche des lois de la guerre définies par les Conventions de Genève. Si les civils et les structures civiles doivent être épargnés, la mort de civils au cours d’un conflit armé ne constitue pas en elle-même un crime de guerre. Les belligérants peuvent lancer des attaques proportionnées sur des objectifs militaires, même en sachant que des civils peuvent être également touchés.
Israël n’est pas membre de la CPI
Il y a crime lorsqu’une attaque est dirigée délibérément contre la population civile, selon le principe de distinction, ou si l’ampleur des dommages causés aux civils est excessive par rapport à l’avantage militaire escompté. Ce dernier point relève du principe de proportionnalité auquel fait appel le Haut-Commissariat.
Il ne décide pas lui-même si un crime de guerre a été commis, c’est une détermination qui doit être faite par la justice. Établie en 2002, la Cour pénale internationale (CPI) est la seule juridiction internationale indépendante qui mène des enquêtes sur les crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël n’en est pas membre.