Guerre en Ukraine : L’Otan cherche la parade face aux drones 

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Guerre en UkraineL’Otan cherche la parade face aux drones

L’Alliance atlantique étudie plusieurs techniques de neutralisation des drones de toutes tailles qui sont utilisés par l’armée russe en Ukraine. 

Un opérateur manie le drone à usages multiples Punisher, de fabrication ukrainienne, près de Kiev en août 2023.

Un opérateur manie le drone à usages multiples Punisher, de fabrication ukrainienne, près de Kiev en août 2023. 

AFP

Un petit drone survole ce qui ressemble à une excavation. L’explosion qui suit est clairement visible même si l’image n’est pas parfaite: le drone vient de larguer une grenade sur une tranchée ukrainienne. Projetée sur un écran géant, la vidéo est destinée à un parterre de militaires de plusieurs pays européens, de responsables de l’Otan et d’entreprises de défense, tous réunis cette semaine sur la base militaire de Vredepeel, aux Pays-Bas.

Ces drones sont «petits, rapides et trouver la parade est complexe», explique l’ancien commandant de l’armée de l’air néerlandaise, Willem Koedam, expert auprès de l’Otan en «C-UAS», l’acronyme anglais pour la défense anti-drones. Complexe mais pas impossible. Pas moins de 57 entreprises ont fait le voyage pour présenter leurs produits, censés permettre de contrer presque toutes les menaces, du drone acheté dans le commerce au Shahed 136 iranien utilisé par l’armée russe en Ukraine.

Drones contre drones

«Le meilleur moyen de «tuer» un Shahed, c’est un jet», autrement dit un drone de taille comparable, assure Ludwig Fruhauf, patron de DDTS, une entreprise allemande spécialisée dans la défense anti-drones. Son jet peut voler à plus de 500 km/h quand un Shahed dépasse à peine les 180 km/h. Et surtout, il coûte beaucoup moins cher qu’une roquette standard utilisée par la défense anti-aérienne classique, assure-t-il.

Mais la menace vient aussi de drones beaucoup plus petits. Ils peuvent tuer. Mais aussi provoquer de gros dégâts sur des infrastructures essentielles comme des centrales thermiques ou des stations de pompage, explique Matt Roper, un des responsables de l’Agence de communications et d’information de l’Otan (NCI), qui regroupe les experts en technologie et cybersécurité de l’Alliance.

Capture grâce à un filet

Et le meilleur moyen d’éliminer un drone ne passe pas forcément par sa destruction. Dans certains cas, lorsque sa neutralisation pourrait mettre en danger vos propres forces ou infrastructures, il vaut mieux le capturer ou le détourner. L’entreprise allemande Argus Interception a développé avec d’autres un système de «pêche au filet» d’un drone hostile. Encore faut-il le repérer, soit à l’aide de radars, de caméras ou de stations de surveillance des fréquences de communication utilisées pour guider le drone.

Une fois l’intrus localisé, un drone intercepteur décolle. Guidé automatiquement par la station au sol, il s’approche de l’ennemi avant de déclencher un tir qui déploie un filet sur le drone ennemi. Une fois capturé, il peut être transporté en lieu sûr. «C’est particulièrement efficace pour la protection des aéroports», souligne le patron d’Argus Interception, Christian Schöning.

Lui faire «perdre la tête»

Le brouillage est une autre manière de neutraliser un drone ennemi. Ici, pas question de le capturer mais plutôt de lui faire «perdre la tête». Le brouillage perturbe les communications avec son opérateur et il rentre alors à sa base automatiquement, faute d’informations claires sur sa destination. Mieux, une autre technologie permet d’en prendre le contrôle et de le guider là où on veut.

Encore faut-il que tous ces systèmes puissent dialoguer entre eux et l’Otan a aussi cherché cette semaine à trouver un standard commun, ce qui est chose faite avec le système Sapient, développé en Grande-Bretagne. Cela va apporter d’«énormes bénéfices» à l’Alliance, s’est félicité devant la presse le général néerlandais Hans Folmer, l’un des haut-responsables de la NCI à l'Otan.

Aucun militaire ukrainien n’était présent cette semaine lors de ces exercices de défense anti-drones. Mais, l’Otan est en «dialogue» constant avec l’Ukraine sur ces sujets, assure Claudio Palestini, conseiller scientifique auprès de l’Alliance. Les Ukrainiens «innovent en permanence sur le terrain», ce qui facilite la définition des besoins. 

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(AFP)

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