Face aux Etats-Unis: L’UE doit réagir face aux «distorsions» de concurrence

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Face aux États-UnisL’UE doit réagir face aux «distorsions» de concurrence

Dimanche, la présidente de la Commission européenne a réagi face aux subventions massives annoncées par les États-Unis.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, veut agir contre la concurrence américaine.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, veut agir contre la concurrence américaine.

Reuters

L’UE doit prendre des mesures de «rééquilibrage» pour aplanir les «distorsions» de concurrence causées par les massives subventions américaines du grand plan climat (IRA) de Joe Biden, a estimé dimanche la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Tout en «travaillant avec les États-Unis pour résoudre les aspects les plus problématiques» de leur plan, «nous devons ajuster nos propres règles pour faciliter des investissements publics dans la transition (environnementale) et nous devons réévaluer le besoin de financements européens», a-t-elle indiqué dans un discours au Collège de l’Europe à Bruges (Belgique).

370 milliards de dollars d’investissements

L’«Inflation Reduction Act» (IRA) adopté cet été par Washington prévoit 370 milliards de dollars (quelque 346 milliards de francs) d’investissements en faveur de la lutte contre le changement climatique, destinés à financer la construction d’usines, d’éoliennes et de panneaux solaires, ou encore des primes pour l’achat de véhicules électriques à condition qu’ils sortent d’une usine nord-américaine.

L’UE dénonce des aides exceptionnelles contraires aux règles du commerce international, susceptibles de saper la compétitivité des entreprises européennes déjà pénalisées par la flambée des prix énergétiques. L’UE «doit simplifier et adapter» ses règles très strictes régissant les aides publiques accordées par ses États membres, afin d’offrir aux gouvernements «une souplesse accrue» et de proposer aux entreprises «un cadre plus prévisible et compréhensible», a souligné Ursula von der Leyen.

Secteurs stratégiques

Alors que le plan américain couvre l’ensemble des chaînes de production des secteurs stratégiques, «ce n’est pas toujours le cas des aides d’État dans l’UE», plutôt focalisées sur les laboratoires et l’innovation, a observé la cheffe de l’exécutif européen. Face à la compétition mondiale dans les technologies vertes, «l’Europe est en position de force, si nous nous battons à armes égales», a-t-elle fait valoir.

Mais se reposer uniquement sur les aides des États membres, aux marges de manœuvres budgétaires très diverses, risquerait d’alimenter des distorsions au sein même du marché unique, a prévenu Ursula von der Leyen, plaidant aussi pour «une réponse commune» avec des financements renforcés au niveau de l’UE.

«Une guerre commerciale coûteuse

À court terme, Bruxelles s’efforce de muscler le plan d’investissements RePowerEU, qui vise à rendre l’UE moins dépendante de ses importations d’hydrocarbures et à endiguer la flambée des prix de l’énergie, notamment en dopant ses infrastructures d’énergies décarbonnées. Mais «la nouvelle politique industrielle affirmée de nos concurrents exige une réponse structurelle» à moyen terme, a relevé Ursula von der Leyen, qui plaide depuis septembre pour la création d’un «Fonds de souveraineté» européen.

En matière d’environnement, les États-Unis parient plutôt sur les subventions incitatives tandis que l’UE mise sur l’imposition de standards et de normes, mais ils partageant les mêmes objectifs climatiques et les mêmes inquiétudes face à la montée de la Chine dans des secteurs stratégiques comme les batteries ou les «matériaux critiques», a noté la présidente de la Commission. «Une guerre commerciale coûteuse n’est pas dans notre intérêt, ni dans l’intérêt des Américains, et cela nuirait également à l’innovation mondiale», a-t-elle averti.

(AFP)

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