CybersécuritéRançongiciels: la Russie démantèle le groupe de hackeurs REvil
Sur demande des États-Unis, les autorités russes ont mené des perquisitions contre 14 hackeurs du groupe REvil, considéré comme le principal auteur d'attaques au rançongiciel.
La Russie a annoncé vendredi avoir démantelé le groupe de hackeurs REvil, considéré comme le groupe de cybercriminels le plus redoutable en manière de rançongiciels («ransomwares»), sur demande des États-Unis. Les présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Joe Biden, avaient indiqué lors d’un sommet en juin vouloir renforcer leur coopération dans la lutte contre la cybercriminalité, sur fond de crises et d’accusations à répétition visant Moscou, dans ce domaine.
Vingt voitures de luxe saisies
A l’issue d’une opération des services de sécurité (FSB) et de la police russes «il a été mis fin à l’existence de ce groupe criminel organisé», selon le FSB. Des perquisitions menées «à la demande des autorités américaines compétentes» ont visé quatorze personnes et 25 adresses dans cinq régions russes, notamment dans la capitale Moscou et à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays, permettant la saisie de l’équivalent de 426 millions de roubles (près de 5 millions de francs) et 20 voitures de luxes, selon le communiqué.
«Logiciels nuisibles»
Le FSB ne précise pas combien de personnes ont été arrêtées, mais a diffusé des vidéos d’interpellations musclées. Les membres du groupe «ont mis au point des logiciels nuisibles, organisé le détournement de fonds depuis les comptes bancaires de citoyens étrangers et les ont encaissés», selon la même source.
Pression de Washington
Début juillet 2021, ce groupe de hackeurs russophones, aussi appelé Sodinokibi, avait revendiqué l’attaque au rançongiciel visant la société informatique américaine Kaseya. Joe Biden avait alors demandé, lors d’un échange téléphonique, à Vladimir Poutine, d’agir contre les attaques menées depuis la Russie, sous peine de voir les États-Unis prendre «les mesures nécessaires».
Cryptage des données
Début novembre, les autorités européennes et américaines ont annoncé l’arrestation de sept pirates informatiques au cours d’une opération internationale qui a visé REvil et le groupe de rançongiciels GandCrab. Les rançongiciels sont une forme de plus en plus lucrative de prises d’otages numériques dans laquelle les pirates informatiques cryptent les données des victimes, puis demandent de l’argent pour remettre les choses en ordre. Selon le Trésor américain, 590 millions de dollars de rançons ont été versées rien qu’aux États-Unis au premier semestre 2021, contre 416 en 2020.
Oléoduc visé
En mai dernier, le réseau d’oléoducs Colonial, principale source d’approvisionnement en essence de la majorité de l’Est américain, avait été temporairement arrêté après une attaque au rançongiciel. Le groupe avait versé 4,4 millions de dollars pour récupérer le contrôle de ses installations. Le même mois, c’est le géant mondial de la viande, JBS, qui avait été pris pour cible, paralysant notamment les activités du groupe en Australie.