FranceUne miraculée du Salève doit sa vie à une photo
Une femme qui avait été grièvement blessée après une chute raconte comment elle a pu être sauvée.
- par
- R.M.
En octobre dernier, lors d’une randonnée sur le Salève, une femme avait fait une chute terrible d’une soixantaine de mètres. Elle avait été retrouvée trois heures plus tard, gravement blessée et souffrant d’une hypothermie sévère. Elle raconte aujourd’hui qu’elle doit la vie à une photo.
Jessica Daudin a livré son témoignage au «Dauphiné». La chute, d’abord. «J’ai glissé et j’ai crié d’effroi. Je me revois rouler et taper de partout. J’ai essayé de me rattraper à un dernier arbuste au bord de la barre mais j’allais trop vite, j’ai chuté, tapé la tête et puis plus rien. Je ne me souviens pas de l’atterrissage.»
Elle se souvient ensuite vaguement d’avoir vu son téléphone sonner. «Mais j’étais incapable de répondre. Je me suis dit que j’allais mourir là. »
Elle ne le sait pas encore, mais Jessica Daudin a sept vertèbres tassées dont trois fracturées, un traumatisme crânien sévère et une hanche luxée, liste le quotidien français. Et l’hypothermie va la gagner.
«Peur de rester handicapée»
Mais alors qu’elle ne peut presque pas bouger, elle a une idée qui lui a probablement sauvé la vie. Elle attrape son téléphone, lève le bras et fait une photo du sous-bois où elle a atterri. Puis l’envoie à ses deux amis qui l’avaient accompagné en randonnée avant qu’ils se séparent.
Grâce à cette image, les secouristes ont pu déterminer dans quel secteur ils devaient chercher.
Durant les trois heures qui ont suivi, la Française a été inconsciente la majeure partie du temps. Puis elle a été réveillée par le souffle de l’hélicoptère Dragon 74. «J’ai vu le gendarme du PGHM au bout du fil descendre à un mètre de moi. J’avais très peur de rester handicapée à vie mais j’étais sauvée.»
La suite? Une opération et six mois de rééducation intense, résume le «Dauphiné». Mais aujourd’hui elle remarche et peut effectuer quelques sorties avec ses deux fils. «Je suis une miraculée. Et à un millimètre près, j’étais paraplégique», commente-t-elle.