Hockey sur glace: Genève-Servette n’a jamais autant ressemblé au LHC de l’an dernier

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Hockey sur glaceGenève-Servette n’a jamais autant ressemblé au LHC de l’an dernier

Emotionnellement éteint, Genève-Servette n’est plus que l’ombre de lui-même. Au point de faire penser au LHC des pires moments de la saison dernière.

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
A l’image de Robert Mayer qui tente de briser sa canne, la frustration déborde de toutes parts dans le camp genevois.

A l’image de Robert Mayer qui tente de briser sa canne, la frustration déborde de toutes parts dans le camp genevois. 

Estelle Vagne/freshfocus

Il a fallu attendre plus de 45 minutes, vendredi à Fribourg, pour qu’un Genevois ait enfin un sursaut d’orgueil. C’est le capitaine, Noah Rod, qui a tenté de secouer son équipe: son solide coup d’épaule sur le Fribourgeois Mauro Jörg a finalement été sanctionné d’une expulsion pour le match. 

La fierté, l’engagement et l’intensité d’une équipe ne se mesurent plus, dans le hockey moderne, par le nombre de charges distribuées à l’adversaire. Mais elles restent tout de même un bon indicateur du feu qui anime - ou non - une équipe.

«Est-ce que nous avons tout laissé sur la glace lors du septième match de la finale?»

Jan Cadieux, coach désemparé de Genève-Servette

Prenez Fribourg-Gottéron, solide leader du championnat: vendredi, le topscorer Christoph Bertschy a fait passer le message aux Genevois - mais aussi à sa propre équipe - en secouant Marc-Antoine Pouliot comme un cocotier derrière la cage du GSHC en première période. Les Dragons venaient de marquer leur territoire, le GSHC, déjà, avait perdu la bataille de l’envie et de l’intensité. 

Tout cela, Genève-Servette le faisait aussi… avant son sacre national au printemps dernier. Mais tout ceci a curieusement disparu du répertoire des champions de Suisse en titre. «Est-ce que nous avons tout laissé sur la glace lors du septième match de la finale?», s’interroge Jan Cadieux, un coach qui doit se demander si ses joueurs sont bien les mêmes que ceux qui ont dominé la ligue la saison dernière. 

Un GSHC incapable de réagir

«C’est comme si nous n’avions plus du tout d’émotions, que ce soit sur la glace ou sur le banc», a reconnu le vétéran du GSHC, Arnaud Jacquemet. «Et quand nous encaissons un but, nous faisons comme un blocage, nous n’arrivons pas à réagir. Personne ne va nous tendre la main, la réponse doit désormais venir de nous-mêmes.» 

Ce Genève-Servette couronné il y a cinq mois ressemble aujourd’hui à une équipe crispée et frustrée, émotionnellement éteinte et qui lutte avant tout contre elle-même: ce GSHC n’a jamais autant ressemblé au LHC des pires moments de la saison dernière, quand tout allait de travers pour les Vaudois.

«Personne ne va nous tendre la main, la réponse doit désormais venir de nous-mêmes.»

Arnaud Jacquemet, défenseur du GSHC. 

Aujourd’hui, le rapport de force s’est (provisoirement?) inversé: pendant que le GSHC patauge en bas de tableau (11e), le LHC pointe à un point de la première place (Fribourg) et peut même envisager de s’emparer du fauteuil de leader ce week-end!

13 buts encaissés en deux matches

Treize buts encaissés en deux matches et autant d’humiliations contre Lausanne mardi (6-1) et Fribourg vendredi (7-1). Cinq misérables buts marqués depuis le début de la saison. Blues du champion? Arrogance du champion? Paresse du champion, qui n’est même plus capable de régater avec ses adversaires en termes d’effort? Où sont d’ailleurs passés les leaders genevois en ce début de campagne? Hartikainen, Manninen, Pouliot, Vatanen, Filppula, Winnik, Rod, Mayer, pour n’en citer que quelques-uns? Tous traînent la patte, jusqu’ici, de manière assez spectaculaire. 

Mais faut-il vraiment s’en inquiéter, alors qu’il reste 48 matches pour corriger le tir? «Penser que nous avons du temps devant nous serait la pire attitude à avoir. Ce serait même de l’arrogance, souligne Jan Cadieux. Maintenant, il faut arrêter avec les belles paroles, et passer aux actes.»

Une réaction d’orgueil est attendue samedi avec la visite du HC Ajoie aux Vernets (19h45). La question est de savoir si les champions auront cette fois-ci envie de retrousser leurs manches.

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