Justice françaiseNouveau procès demandé contre l’ex-épouse de Michel Fourniret
La juge d’instruction décidera si Monique Olivier doit être jugée pour son rôle dans la disparition de Marie-Angèle Domèce, en 1988, de Joanna Parrish, en 1990, et d’Estelle Mouzin, en 2003.
En France, le Parquet de Nanterre a requis un procès devant la Cour d’assises des Hauts-de-Seine de l’ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, Monique Olivier, pour complicité dans l’enlèvement d’Estelle Mouzin (9 ans), en 2003, et dans l’enlèvement et le meurtre de Marie-Angèle Domèce (19 ans), en 1988, et de Joanna Parrish (20 ans), en 1990.
Depuis la mort de Michel Fourniret, en 2021, Monique Olivier est la seule personne mise en cause dans ces trois dossiers. Il revient désormais à la juge d’instruction Sabine Kheris de trancher sur la tenue, ou non, d’un procès. S’il avait lieu, ce procès serait le premier du pôle «cold cases» dédié aux affaires non élucidées et pourrait se tenir en novembre.
Monique Olivier est mise en examen dans deux informations judiciaires: l’une pour «complicité d’enlèvement et de séquestration suivie de mort sur Estelle Mouzin», l’autre pour «complicité d’enlèvement et de séquestration, d’une part, et de meurtre, précédé, suivi ou accompagné de viol, d’autre part, sur Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce», a précisé le Parquet, qui demande que ces deux affaires soient jugées en même temps.
Déjà condamnée à la prison à vie
Monique Olivier, 74 ans, a déjà été condamnée à la réclusion à perpétuité pour complicité de quatre meurtres et d’un viol en réunion commis par Michel Fourniret. Puis elle a été condamnée à 20 ans de réclusion pour complicité dans un cinquième meurtre, crapuleux cette fois, également commis par le tueur.
En 1987, elle s’était installée avec Michel Fourniret lorsqu’il était sorti de prison. Ils ont eu un fils, avant de divorcer en 2010. Michel Fourniret avait, de son côté, été condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001. Mis en examen notamment dans les dossiers Mouzin, Parrish et Domèce, il est décédé le 10 mai 2021, à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
Corps introuvables
Avant sa mort, Monique Olivier avait commencé à livrer des informations à la justice. Elle avait donné aux enquêteurs une première liste de victimes en juin 2004, puis contredit l’alibi du tueur en série le jour de la disparition d’Estelle Mouzin, en novembre 2019. Quelques mois plus tard, Michel Fourniret avouait à la juge Kheris sa responsabilité.
Puis, en avril 2021, Monique Olivier avait reconnu pour la première fois un rôle dans la séquestration d’Estelle, précisant avoir accompagné Michel Fourniret près du bois d’Issancourt-et-Rumel, dans les Ardennes, pour enfouir la dépouille de la fillette. Les corps d’Estelle Mouzin et de Marie-Angèle Domèce n’ont jamais été retrouvés, en dépit de plusieurs campagnes de fouilles.