Coûts de la santéLes dividendes des actionnaires de la pharma explosent aussi
Alors que l’annonce des primes 2023 est imminente, «Blick» s’est penché sur les résultats financiers des entreprises pharmaceutiques. La tendance à la hausse est la même, mais le lien est ténu.
Le tableau global peut prêter à une forme d’irritation. En Suisse, les médicaments sont bien plus chers qu’à l’étranger. Les primes maladie augmentent année après année et vont connaître encore un bond qui sera annoncé d’ici à la fin du mois. En parallèle, la pharma se porte à merveille et peut rémunérer ses actionnaires à gros coup de dividendes.
C’est en tout cas ce que dépeint le «SonntagsBlick» dimanche. Le journal a calculé le montant des dividendes versés par les plus grandes entreprises pharmaceutiques pour en évaluer l’évolution. En 2002, Astrazeneca, Bristol-Myers Squibb, Glaxosmithkline, Johnson & Johnson, Merck, Novartis, Pfizer et Roche ont versé un total de 17,9 milliards de dollars de dividendes. En 2021, le montant a atteint 54,4 milliards.
C’est ailleurs qu’on gagne le plus
Les géants du secteur réfutent tout raccourci: pour eux, il est impossible de dire que les payeurs de prime en Suisse financent les dividendes des actionnaires. La Suisse, pour la pharma, ne représente qu’un petit marché. «Notre chiffre d’affaires en Suisse, de 800 millions de francs, ne représente que 2% du chiffre d’affaires mondial», dit au journal dominical le porte-parole de Novartis.
Il ajoute que les bénéfices qui in fine sont versés sous forme de dividendes sont issus avant tout des activités dans le reste du monde. «L’augmentation des primes au cours des dernières années n’a rien à voir avec les dividendes», estime également le porte-parole d’Interpharma. Enfin, la porte-parole de Roche rappelle que la part des médicaments dans les coûts de la santé au total est stable depuis une dizaine d’années.