FootballSion ne pouvait pas rêver d’une meilleure soirée
En dominant Nyon moins chichement que ne l’indique le score (1-0), le club valaisan a idéalement lancé sa semaine de neuf jours. D’autant plus que Thoune a perdu.
- par
- Nicolas Jacquier, Sion
Voici trois semaines à Colovray, Nyon et Sion s’étaient séparés sur un carton valaisan (0-4), ne reflétant guère ce qu’avait été la physionomie de la soirée. Alors que Fayulu avait multiplié les sauvetages, les deux premiers buts avaient été inscrits suite à deux autogoals et Sion avait dû attendre la stupide expulsion de Gaillard (53e), le capitaine stadiste, pour asseoir sa domination et marquer deux fois dans le jeu.
Face à un adversaire vaudois lui ayant chaque fois mené la vie dure lors des trois premiers derbies, le club de Tourbillon se devait surtout d’assumer son statut de leader en retrouvant le chemin de la victoire devant son public, lui dont les trois derniers matches à domicile s’étaient soldés par autant d’échecs (avec une défaite et deux nuls arrachés dans les ultimes secondes). Or assumer son rôle de leader, c’est exactement ce que ce Sion-là a fait, s’imposant sur la plus infime marge qui ne dit rien de ce que fut sa très nette domination.
Si les Valaisans ont très opportunément retrouvé le goût de la victoire devant leur public, celle-ci est encore complétée par le net coup d’arrêt du FC Thoune, battu au même moment 3-0 à Aarau. Voilà Sion ainsi nanti de sept points d’avance, soit à nouveau un confortable matelas de sécurité avant de se rendre lundi à la Stokhorn Arena pour ce qui sera la finale du championnat. On le sait, la prochaine semaine culminera enfin avec la demi-finale de Coupe contre Lugano le 27 avril.
À l’occasion de ces retrouvailles romandes très attendues, Didier Tholot, compte tenu des échéances à venir, n’a voulu courir aucun risque avec ses joueurs menacés de suspension à Thoune en cas de nouvelle biscotte. Aussi le coach sédunois, histoire de gérer au mieux les cartons, s’est-il résolu à faire tourner son effectif, ce qui n’est pourtant pas dans ses habitudes. Des éléments du trio tous susceptibles d’être privé du choc au sommet en cas de quatrième avertissement, seul Chouaref a finalement été titularisé, Lavanchy et Berdayes prenant place sur le banc des remplaçants.
Bouchlarhem trouve le poteau
Cela s’est d’ailleurs ressenti parce que si Sion a certes dominé, parfois même copieusement les visiteurs, il a éprouvé maintes difficultés à traduire son emprise au tableau d’affichage. Après un coup-franc de Ziegler si travaillé qu’il faillit surprendre Omeragic (12e), on nota surtout une déviation de Sorgic sur laquelle Bouchlarhem devait viser le poteau, en l’occurrence plus difficile à trouver que la cage vide que l’attaquant avait grande ouverte devant lui (24e). Il y eut encore cette intervention du portier nyonnais contraint de se détendre pour dévier du bout du gant un essai de Sorgic. S’il a essentiellement fait de la résistance aussi active qu’intelligente, Nyon se ménagea quelques rares chances, la plus nette étant à mettre à l’actif de Gomis (18e, frappe trop croisée après une percée de 40m). Malgré 9 corners à 0 et déjà 15 frappes, le leader valaisan séchait toujours à la pause, faute d’avoir réussi à trouver l’ouverture. À ce moment-là de la soirée, la meilleure nouvelle arrivait alors en provenance du Brügglifeld, où Thoune était déjà mené 2-0 par son hôte argovien.
Omeragic a longtemps dit non
À la reprise, il fallait une prodigieuse détente d’Omeragic pour aller chercher à la hauteur de sa ligne une tête à bout portant de Schmied prenant la direction de la lucarne (50e). Dix minutes plus tard, le gardien jouait des claquettes sur un nouvel essai de Ziegler avant de récidiver de manière acrobatique sur l’action suivante.
Afin de forcer la décision, Tholot se résolut alors à lancer ceux-là même qu’il aurait souhaité préserver. La délivrance intervenait sur le 15e corner lorsque Sorgic, à la réception d’un ballon dévié par Chouaref au premier poteau, pouvait contrôler avant de se retourner pour inscrire son 10e but de la saison. Après avoir longtemps retardé l’échéance, Omeragic ne pouvait cette fois que s’avouer battu.
Nyon jettera alors toutes ses forces dans la bataille, passant même tout près d’une égalisation qu’il n’aurait sans doute pas vraiment méritée au vu de la différence apparue sur la pelouse. Sion ne pouvait rêver d’une meilleure soirée afin de lancer cette semaine de neuf jours qui peut le voir effectuer dans 72 heures déjà un nouveau pas décisif en direction de la Super League avant, cinq jours plus tard, de peut-être décrocher son billet pour une 15e finale. Tourbillon va continuer de vivre des émotions que ses joueurs savent provoquer.