Les vaches gestantes ont bien le droit de se battre!

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ValaisLes vaches gestantes ont bien le droit de se battre!

Le ministère public valaisan a rejeté une plainte de l’association Écologie et Altruisme, qui visait les organisateurs de combat de reines qui font lutter les vaches attendant un veau.

Eric Felley
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Eric Felley
La justice valaisanne estime que les vaches de la race d’Hérens se combattent naturellement pour établir une hiérarchie dans le troupeau,

La justice valaisanne estime que les vaches de la race d’Hérens se combattent naturellement pour établir une hiérarchie dans le troupeau,

Getty Images/iStockphoto

Le ministère public valaisan a rendu son verdict, à la suite d’une plainte de l’association Écologie et Altruisme visant les organisateurs de combats de reines en Valais, notamment ceux qui se tiennent à la foire du Valais à Martigny. L’association estimait que le fait de faire combattre des vaches gestantes lors de ces joutes relevait de la maltraitance envers les animaux. Dans un communiqué publié mardi, l’association déplore le rejet de sa plainte.

L’association constate que le procureur «s’est basé sur les directives d’organisation des combats de reines 2021/2022 édictées par la Fédération des éleveurs de la race d’Hérens eux-mêmes». Les articles 31 à 33 de ces directives autorisent le combat des vaches gestantes depuis 70 jours pour les combats de printemps et d’été et de 120 jours pour les combats d’automne. Sur cette base, il considère donc que la loi est respectée.

Nature et tradition

Le procureur valaisan ajoute: «Par ses particularités et ses besoins, cette race se livre donc naturellement à des combats lors de la réunion de deux troupeaux ou encore lors de la montée à l’alpage. (…)  Il s’agit d’un comportement naturel pour la race d’Hérens, ainsi que d’une tradition forte de la Suisse».

Mais pour l’association écologiste, le ministère public n’a fait aucune pesée des intérêts. En avançant les arguments de la nature et de la tradition: «Il a carrément refusé de faire la pesée d’intérêts prévue par l’art. 3 al. 1 let. a de la loi fédérale pour la protection des animaux pour déterminer s’il y avait une infraction d’atteinte à la dignité animale, en postulant de manière fantaisiste, et sans même avoir entendu aucun vétérinaire à ce sujet, que ces combats n’engendraient aucune contrainte pour les animaux».

«L’intérêt futile de certains humains»

Pour l’association, «le simple fait de les transporter dans des camions pour les mettre dans un autre endroit inconnu génère déjà du stress pour elles et représente une contrainte au niveau juridique, nécessitant que l’on pèse les intérêts des animaux à ne pas subir du stress évitable, contre l’intérêt futile de certains humains à voir se battre des vaches attendant des petits».

Pas de recours possible

L’association regrette enfin que la décision du ministère public valaisan ne peut faire l’objet d’aucun recours. La loi suisse prévoit des recours pour les associations de défense de l’environnement, mais pas pour les associations de défense des animaux. «Nous lançons donc une pétition aujourd’hui, demandant au Parlement fédéral de combler cette grave lacune», conclut le communiqué d’Écologie et Altruisme.

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