HOCKEY SUR GLACESimon Le Coultre sur son petit chef-d’œuvre: «J’ai tenté ma chance»
Le défenseur, auteur du bijou qui a permis à GE Servette de s’imposer samedi à Berne (2-3 ap), revient sur dix secondes tout en puissance et en brio.
- par
- Simon Meier
Le contraste était saisissant, entre la beauté du numéro et la figure de l’artiste à la sortie des vestiaires. Simon Le Coultre, qui venait pourtant de signer un petit chef-d’œuvre de virtuosité technique pour offrir à GE Servette sa première victoire à l’extérieur du championnat, n’avait pas la mine des grands soirs, samedi à Berne. Parce qu’il n’aime pas tirer la couverture à lui; et parce qu’à l’image de ses coéquipiers, le défenseur grenat était conscient, malgré ce succès (2-3 ap), d’avoir plutôt égaré un point dans la capitale.
«On a un peu oublié de jouer pendant quelques minutes au troisième tiers (ndlr: Genève menait 2-0 après 40 minutes), on leur a laissé prendre le momentum mais, malgré leur égalisation vers la fin, on a su rebondir et aller chercher cette victoire en prolongation, notait Simon Le Coultre à sa sortie de glace. Ça fait du bien, il faut continuer à avancer.»
Loeffel dépassé
Pas un sourire, pas une allusion à son coup d’éclat. Et quand on le lance sur son envolée, le défenseur fait profil bas: «En prolongation, on peut se montrer encore plus créatif qu’à cinq contre cinq, j’ai essayé, j’ai tenté ma chance et ça a fonctionné.»
Dix secondes de grâce, de puissance et de brio durant lesquelles le numéro 90 des Aigles a tourné en bourrique Romain Loeffel. Le défenseur bernois, un ex- des Vernets, a bien essayé de s’accrocher, de faire dérailler son adversaire ou, en tout cas, de lui fermer le chemin du but. Impossible. Après un cours complet de patinage et de maniement du puck, Le Coultre, dos au filet et en déséquilibre, a parachevé son solo d’un revers dans la lucarne. Show time devant 15 000 spectateurs.
«Il fermait mon côté gauche, je ne pouvais pas revenir contre la bande, alors j’ai essayé de prendre l’intérieur de la glace et après, j’y suis allé quoi», a développé celui qui avait déjà inscrit un très beau but à Zoug. «Ça paraît facile comme ça, mais c’est du pur instinct, juste de la créativité, a-t-il poursuivi. Je perds un peu le contrôle et, en me retournant, je mets le puck au goal. Je suis quand même un défenseur plutôt offensif et c’est dans cette zone de la patinoire qu’on peut s’éclater, créer. Mais à la fin, la victoire est plus importante que mon but.»
Depuis la bande, le spectacle a été apprécié: «Avec ses qualités d’explosivité et athlétiques très élevées, en un freinage, une accélération, Simon peut déposer un adversaire», constate Yorick Treille, entraîneur assistant d’un GE Servette qui reçoit Ambri dimanche soir aux Vernets. «Après, il y a ce revers, poursuit Treille. On sait qu’il est capable de gestes comme ça, mais c’est toujours beau. Quand il en réussit un, c’est super, pour lui comme pour l’équipe.» Et les yeux de tous ceux qui regardent.