Partenariat: Quand Martigny vibre aux musiques du monde

Au Cap Vert, le groupe Ferro Gaita, champion de la funaná, un style musical interdit par les Portugais à l’ère coloniale, enflamme l’archipel volcanique depuis la fin des années nonantes. Mais demain soir, c’est au tour des Martignerins de vibrer aux sons d’un accordéon, d’une barre de fer raclée au couteau, de percussions, de sonnaille, d’un trombone et d’une basse. 

Le ton est donné. Le Festival des 5 continents qui démarre ce soir et s’achève dimanche fait la part belle aux musiques du monde, Suisse comprise. Trois exemples: Dan Gharibian et son trio chantent des ballades arméniennes, tsiganes, grecques et caucasiennes alors qu’Aurélie Emery présentera «Un goût de Rocher», une sélection de poèmes mis en musique de l’auteure valaisanne S. Corrina Bille. De son côté, Ebo Krdum, un chanteur, guitariste, artiste, acteur et activiste soudano-suédois crée une musique politique contemporaine, un afro-blues mêlé d’afrobeat enraciné dans plusieurs traditions musicales de la région sub-saharienne.

«L’un des musts de ce festival, souligne Noémy Menyart, attachée de presse, ce sera le levé du jour au son du groupe Merope qui s’inspire, entre autres, de mélodies traditionnelles lituaniennes. Initié en 2018, le concert aux premiers rayons du soleil est devenu un incontournable des 5 Continents. Un moment hors du temps.»

Après la pandémie et le déplacement de la manifestation due au réaménagement de la Place du Manoir, cette 30e édition retrouve ses marques d’antan et veut faire plus! «Nous comptons dépasser les 20'000 festivaliers d’avant la crise sanitaire, ajoute l’attachée de presse. Il semble que nous ayons déjà la météo de notre côté.»

Fait peu habituel dans l’univers des Open-Airs, le Festival des 5 continents est entièrement gratuit. Une volonté des organisateurs qui perdure depuis sa création en 1994 dans le but d’accueillir le plus grand nombre de festivaliers, ouverts sur la musique du monde. Trois scènes distinctes, Le Manoir, les Tilleuls et l’Oasis, avec une vingtaine de groupes, ont ainsi la charge de placer Martigny sur orbite. 

«Ce festival ne pourrait vivre sans l’aide de partenaires comme la Loterie Romande, dit encore Noémy Menyart. Un acteur incontournable de la vie culturelle en Suisse Romande. Par sa fidélité, elle nous a permis d’organiser un événement plus local et d’atteindre l’excellence dans notre registre.»