FootballUn gardien porte plainte après deux commotions cérébrales
Le gardien de but du Stade de Reims considère que ses problèmes n'ont pas été traités correctement.
Florent Duparchy, gardien de but du Stade de Reims (L1), a déposé une plainte contre X pour «mise en danger de la vie d’autrui» après deux commotions cérébrales qu’il juge avoir été mal prises en charge par le club, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.
Ces deux commotions ont eu lieu lors d’entraînements, «la première le 22 août 2022» après «un coup de genou dans la mâchoire», la seconde en mars 2023 avec «un ballon en pleine tête», a indiqué son avocat Me Jean-Hubert Portejoie, confirmant une information de «l’Équipe».
Le Parquet de Reims a confirmé avoir reçu cette plainte, qui est une première dans le football français après des précédents dans le rugby.
Jamais diagnostiquées par le club
«Ces deux commotions cérébrales n’ont jamais été diagnostiquées par le staff médical du club de Reims alors même qu’il présentait tous les symptômes», a regretté son avocat. «Le principe de précaution, c’était de l’envoyer voir un neurologue, ce qui n’a pas été fait en violation des règlements et des statuts de la Ligue de football.»
Les symptômes «ont perduré» et le joueur, âgé de 23 ans, est donc allé voir un neurologue «qui lui a diagnostiqué ces deux commotions».
Selon son avocat, Florent Duparchy avait quitté le club de Reims à la fin de la saison 2023 et signé un pré-contrat avec Guingamp (L2), mais après des examens médicaux, le club breton a «renoncé à l’engager compte tenu de son état».
Selon Me Portejoie, la Ligue de football professionnel (LFP) considère aujourd’hui qu’il fait «toujours partie du club de Reims».
Il existe un «protocole commotion»
Florent Duparchy, «en arrêt de travail jusqu’à fin octobre», ne sait pas «s’il pourra rejouer au football un jour» et reproche à son club «un abandon complet», insiste son avocat. «Il y a eu une prise de conscience dans le rugby, il doit y avoir la même prise de conscience dans le football», avec la nécessité de «s’assurer que la sécurité et la santé des joueurs priment sur les enjeux financiers».
Contacté, le Stade de Reims a affirmé que «le processus de convalescence» avait été «respecté».
L’article 588 du règlement de la LFP ainsi que le «protocole commotion» de la Fédération française de football (FFF) prévoient, pour les joueurs ayant été victimes d’une telle blessure, un retour en six étapes: 48 heures de repos, la reprise d’exercices légers (vélo, natation…) puis spécifiques au football, des exercices de coordination sans contact, un retour à l’entraînement avec contact et enfin un retour à la compétition.