Original - A 77 ans, la danseuse en tutu est de retour devant les terrasses

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OriginalÀ 77 ans, la danseuse en tutu est de retour devant les terrasses

On s’inquiétait pour elle, mais Tzvetana Messerli revient tournoyer dans les rues suisses.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Tzvetana Messerli danse sur les terrasses de Bienne.

Vincent Donzé

Bien avant la pandémie, lematin.ch avait rencontré une danseuse comme aucune autre, quand elle virevolte en tutu dans les rues des villes suisses. Avec l’assouplissement des mesures de précaution, là voilà revenue devant les terrasses à 77 ans: «Je ne suis pas tombée malade, mais les mesures sanitaires m’ont tenue éloignée», dit-elle entre deux danses devant le «Café Brésil», sur la place de la Gare de Bienne.

De Genève en Bâle en passant par Fribourg et Neuchâtel, Tzvetana Messerli danse généralement sur l’adagio en sol mineur de Tomaso Albinoni/Remo Giazotto. Une interprétation qui dure de 7 minutes et 19 secondes pour son plaisir et celui des badauds, plus habitués aux musiciens de rue.

Sa chevelure décolorée lui confère l’allure d’une princesse de conte de fées. Beaucoup apprécient ce rendez-vous hebdomadaire et rares sont ceux qui s’en moquent.

En Bulgarie

Sa passion, Tzvetana l’a cultivée dès l’enfance dans les pas de sa mère cantatrice. Quand elle avait 7 ans, sa maman l’a emmenée voir un ballet dans leur ville de Pleven, en Bulgarie. Gamine, elle a fréquenté une école de ballet jusqu’à l’adolescence, mais c’est en autodidacte qu’elle a tracé un chemin personnel et forgé une personnalité originale.

Tzvetana s’est d’abord ennuyée dans un atelier de textile. Elle a eu un fils avec qui elle a quitté la Bulgarie pour un avenir meilleur qui l’a vu devenir musicien professionnel. Arrivée à la retraite alors qu’elle était caissière, elle s’est mis en tête de trouver son public en se produisant dès 2009, devant l’église du Saint-Esprit, sur la place de la Gare de Berne. Une ville où elle ne se produit plus pour ne pas faire honte à son fils…

Pause l’hiver

Quand elle ne tournoie pas devant les tables, Tzvetana vit à Berne. «Je fais une pause quand l’hiver arrive: le froid est l’ennemi de la danse», indique la danseuse qui se produit dans trois villes par semaine. Ses arabesques, elle les peaufine en s’inspirant de vidéos publiées sur YouTube.

L’argent de la quête sert à renouveler sa garde-robe à Gêne ou à Bologne, dans des boutiques spécialisées. En particulier ses sandales dorées: «Les semelles s’usent rapidement sur le bitume», glisse-t-elle en s’éloignant vers la prochaine terrasse.

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