ManifestationAu Portugal, la démocratie a dépassé la dictature
Les Portugais ont célébré, ce lundi, le 48e anniversaire du retour de la démocratie. La révolution des œillets, le 25 avril 1974, a mis fin à presque 48 ans de dictature militaire.
Le Portugal célèbre, ce lundi, le 48e anniversaire de la révolution des œillets, début de l’actuel régime démocratique, dont la longévité vient de dépasser celle de la dictature fasciste, instaurée en 1926, le 28 mai. «C’est un grand pas. La liberté a créé des racines, et il faut en prendre soin», a déclaré le Premier ministre Antonio Costa depuis sa résidence officielle, exceptionnellement ouverte au public.
Dans le centre de la capitale, des milliers de personnes, citoyens, membres de partis politiques et syndicats se sont donné rendez-vous pour défiler sur l’avenue da Liberdade. «25 avril toujours, le fascisme plus jamais», scandaient les participants, tandis que d’autres entonnaient l’hymne révolutionnaire, «Grandola Vila Morena».
«C’est d’autant plus important de célébrer les valeurs du 25 Avril» quand «on voit le contexte international», et notamment la guerre en Ukraine, confie Bruna Nunes, une étudiante de 17 ans qui a défilé avec dans les cheveux un œillet rouge, symbole de la révolution.
Il y a 48 ans, des militaires portugais ont renversé la dictature dirigée par Antonio de Oliveira Salazar jusqu’en 1968, puis par Marcelo Caetano jusqu’à la chute du régime. Ce soulèvement avait également permis de mettre fin à treize ans de guerres coloniales. «J’avais 17 ans à l’époque, et j’ai échappé de peu à la guerre», raconte Antonio Calista, un retraité lisboète empoignant un drapeau rouge et vert aux couleurs du Portugal.
Hommage aux capitaines d’avril
Un peu plus tôt dans la matinée, s’était tenue une cérémonie solennelle au Parlement, en présence des principaux responsables politiques et du président, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, qui a rendu hommage aux forces armées et aux capitaines d’avril (la révolution des Œillets a la particularité de voir des militaires renverser un régime, sans pour autant instaurer un régime autoritaire, ndlr).
«On ne remerciera jamais assez» les capitaines d’avril, qui ont ouvert la voie à la démocratie, a souligné le chef de l’État, ajoutant que grâce à leur geste «unique, singulier et décisif», il est possible de vivre aujourd’hui en liberté.